Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA (CPS) indique dans un communiqué publié mardi qu'il entend accorder "un nouveau délai allant jusqu'à 60 jours pour que les militaires au Soudan remettent le pouvoir à une autorité civile de transition".
Avec la même menace de sanction, l'UA avait déjà le 15 avril donné 15 jours pour que le pouvoir soit transféré aux civils à la suite du renversement du président soudanais par les militaires après trois décennies au pouvoir et des mois de manifestations populaires.
Le CPS note "avec grand regret que les militaires soudanais n'ont pas cédé leur place ni remis le pouvoir" aux civils dans le premier délai que l'UA leur avait imparti.
Le CPS "répète sa conviction qu'une transition menée avec des militaires à la tête du Soudan serait absolument inacceptable et contraire à la volonté et aux aspirations légitimes du peuple soudanais d'avoir des institutions et un fonctionnement démocratiques ainsi que le respect des droits de l'Homme et des libertés".
Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1989, Omar el-Béchir, 75 ans, a été renversé le 11 avril par les militaires. Il a dû quitter le pouvoir près de quatre mois après le début d'un mouvement de contestation inédit qui a fini par s'installer le 6 avril devant le QG de l'armée, pour réclamer le soutien des militaires.
Son départ n'a pas calmé les manifestants qui depuis se sentent floués et réclament justice.
Le principal groupe de la contestation a appelé à une marche d'un million de manifestants jeudi, après l'annonce par les militaires que leur chef, Abdel Fattah al-Burhane, dirigerait le futur Conseil conjoint avec les civils.
Objet de nombreux désaccords entre les contestataires et l'armée, ce Conseil conjoint est censé remplacer le Conseil militaire de transition qui a succédé au président Omar el-Béchir.