"La Délégation de l'Union européenne et les Chefs de mission des Etats membres de l'UE résidents au Burkina Faso insistent (...) pour que toute lumière soit faite sur les allégations d'exactions révélées par Human Rights Watch (HRW) et sur toute autre dont elles auraient connaissance", selon le communiqué du bureau local de l’UE à Ouagadougou.
"Lutter contre l'impunité est indispensable pour le renforcement de l'État de droit et de la confiance entre les Forces de défense et de sécurité et la population", souligne l'UE, tout en réitérant son "soutien dans la lutte contre le terrorisme" au Burkina Faso.
Selon HRW, "des fosses communes contenant au moins 180 corps ont été découvertes au cours des derniers mois" autour de la ville de Djibo (Nord), une région en proie à d'incessantes et meurtrières attaques jihadistes.
"Les preuves disponibles suggèrent l'implication des forces de sécurité gouvernementales dans des exécutions extrajudiciaires de masse", perpétrées sous couvert de lutte antijihadiste, selon HRW.
Le porte-parole du gouvernement Remis Fulgance Dandjinou a estimé que "les allégations" de HRW faisaient "une lecture équivoque des efforts mis en œuvre par les forces de défense et de sécurité (...) face à une guerre imposée par des mouvements terroristes et des hommes armés non identifiés".
Mercredi, les Etats-Unis ont exigé une "action rapide" des autorités contre les exactions commises par leurs forces, sous peine d'un arrêt du soutien sécuritaire américain au Burkina Faso.
Les forces de sécurité burkinabè ont été plusieurs fois accusées depuis trois ans de graves bavures et d'exécutions extrajudiciaires de civils dans leur lutte contre les groupes jihadistes.
Les attaques jihadistes, parfois entremêlés à des conflits intercommunautaires, ont fait plus de 1.100 morts depuis 2015, et contraint près d'un million de personnes à fuir leurs foyers.