"Les réactions violentes suite à l’annonce des résultats du référendum constitutionnel (…), les récentes arrestations, y compris celle du secrétaire général du parti Juwa, et la mise en résidence de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, constituent des événements préoccupants aux Comores", affirme la porte-parole de l’Union Européenne Maja Kocijancic, dans ce texte daté de mercredi.
La réforme adoptée permet au président de l'Union des Comores de briguer deux mandats consécutifs, au lieu d'un seul, et supprime les trois postes de vice-président et la Cour constitutionnelle.
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Par ailleurs, trois opposants qui étaient entrés en clandestinité sont réapparus publiquement mercredi.
"Tout changement constitutionnel nécessite un environnement calme et respectueux de l’Etat de droit et des Droits de l’homme, notamment la liberté de la presse", ajoute la porte-parole de l’UE qui dit "renouveler son soutien aux efforts de l’Union Africaine en vue d’apaiser le climat politique".
L'opposition comorienne a dénoncé une vague d'arrestations liée au référendum qu'elle avait boycotté alors qu'une demi-douzaine de personnes, dont deux députés, dissidents du parti présidentiel, étaient entrées en clandestinité car recherchées par les autorités.
Trois d'entre elles, dont les deux députés, sont réapparues. Joint au téléphone par l’AFP, un des députés, Ali Mhadji, a déclaré que ces trois opposants n’avaient pas fui "parce qu'(ils étaient) coupables d’un quelconque délit. Nous sommes entrés en clandestinité parce que nous avions peur des brutalités. J'ai déjà été brutalisé. Nous savions que le pouvoir voulait nous accuser d’un complot", a-t-il expliqué.
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Le député a révélé qu'ils avaient trouvé refuge au siège du Pnud, le Programme des Nations unies pour le développement.
Lundi, la Cour suprême a validé la victoire du "oui" au référendum avec 92,43% des suffrages exprimés, pour un taux de participation de 62,71%.
L'opposition, qui dénonce les "abus de pouvoir" du président Azali Assoumani, avait appelé à boycotter le référendum.
Une organisation de la société civile, le Collectif de la 3ème Voie, avait qualifié le référendum de "plus scandaleuse mascarade électorale de ces dernières années", affirmant que les électeurs avaient "majoritairement boudé les urnes" et que l'opposition avait été "muselée".
Par ailleurs, le pouvoir a entériné l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution après la validation du résultats par la Cour suprême.
"Aussitôt après l'entrée en vigueur de ladite Constitution, les vice-présidents, les commissariats et les Conseils des îles, la Cour Constitutionnelle et la Haute Cour de Justice disparaissent", selon un communiqué parvenu jeudi à l'AFP et daté de mercredi.
"Pour éviter un vide institutionnel (...), le gouvernement en fonction assure les affaires courantes en attendant la nomination du nouveau gouvernement", d'après le texte.
Selon les nouvelles dispositions, les membres des exécutifs insulaires s'appellent désormais conseillers et non commissaires.
Avec AFP