A la suite de cette visite, l’ambassadrice de l’Union européenne s’est dite préoccupée par les mauvaises conditions de vie des sinistrés qui retournent chez eux.
Après avoir octroyé des fonds nécessaires pour apporter de l’aide alimentaire aux déplacés du Pool, l’ambassadrice de l’UE au Congo, Siaska de Lang, est allée sur le terrain pour échanger avec les bénéficiaires.
Mme de Lang a constaté qu’il y avait encore beaucoup de choses à faire pour la réinstallation des sinistrés.
" Nous voyons que beaucoup de déplacés sont déjà rentrés chez eux, mais ils trouvent des situations extrêmement difficiles : des maisons délabrées ou détruites, des champs qui n’ont pas été cultivés, des points d’eau qui ont été détruits. Donc tout est à reconstruire. Cela ne se fait pas d’un jour à l’autre, il faut donc aider ces populations ", a indiqué l’ambassadrice de l’UE au Congo.
La ministre en charge des Affaires sociales, Antoinette Dinga Dzondo qui suit ce dossier de près, a reconnu ces faiblesses et ne sait parfois pas par quel bout commencer.
Les besoins sont énormes et le gouvernement n’arrive toujours pas à réunir les fonds nécessaires.
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"Il n’y a pas un secteur qui est plus que l’autre. L’eau, l’assainissement, l’éducation, la santé, et évidement il y a le logement, parce qu’ils ont perdu leurs abris : tout est à refaire", a reconnu le membre du gouvernement.
La situation sécuritaire est mi-figue mi-raisin dans cette partie du Pool, et les miliciens ninjas, reconnaissables à leur tignasse, n’ont pas encore rendu les armes.
Cela ne rassure pas les 23.000 habitants de Mbandza Ndounga qui hésitent de retourner chez eux.
"Le calme est revenu. C’est vrai que sur la route, il y a encore la présence de nos frères (Ninjas), on ne sait pas ce qu’on va devenir. Il y a un peu de crainte, mais je pense qu’il y a plus de peur que de mal", indique l’abbé Paraclet Moutila .
Par contre, l’assistance alimentaire apportée grâce aux fonds européens, se passe bien.
Le Pam (Programme alimentaire mondial) a mis en place un système de Cash transfert qui permet un service rapide.
Dans les villages où les conditions ne sont pas réunies, les vivres sont directement servis aux bénéficiaires.
"Il y a un mouvement de retour, voilà pourquoi Caritas appuie cette population avec l’aide de l’Union européenne, du PAM et tous ceux qui peuvent le faire. La situation s’est stabilisée, quand il n’y a pas stabilité, les humanitaires n’y ont pas accès", affirme Jérôme Toukanou de la Caritas Congo
Les populations continuent d’appeler au retour définitif de la sécurité pour qu’elles cultivent leurs terres et vivent dans la prospérité.