L'économie de l'Afrique subsaharienne va subir un recul de 3,1 % cette année, avant de remonter en 2021 pour atteindre une croissance d’environ 3,5 %.
C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé la semaine dernière par l’agence de presse Reuters dont les résultats ont été publiés vendredi.
Selon les analystes, la pandémie du nouveau coronavirus continue de peser sur la croissance, avec des interruptions soutenues de l'activité économique et un nombre croissant de cas au quotidien.
Fin juin, le Fonds monétaire international (FMI) annonçait une contraction de 3,2%, par la voix de son directeur pour la région Afrique, l’Éthiopien Abebe Selassie.
Alors que certains pays ont commencé à assouplir les restrictions liées au contrôle du virus, les cas de contamination continuent d'augmenter, contrairement à de nombreux pays d’Europe et d’Asie qui ont commencé à montrer des signes de stabilisation du nombre d'infections.
L'Afrique du Sud s'inquiète, le Ghana sourit
L'Afrique du Sud, deuxième plus grande économie du continent, continue de signaler le plus grand nombre de cas en Afrique. Les prévisions indiquent que le pays de Cyril Ramaphosa va subir une chute de 8% cette année, coup dur pour un pays confronté à des soubresauts liés à l’équité socioéconomique. On prévoit un rebond de 3,5 % l'année prochaine.
Le Nigeria, la plus grande économie d'Afrique, devait se contracter de 3,7 % cette année pour rebondir avec 2 % de croissance l'année prochaine.
Dans de nombreux pays, la véritable ampleur des cas de coronavirus n’est pas bien cernée en raison d’une faible couverture des tests.
"La maladie COVID-19 va réduire encore plus la croissance en Afrique", lit-on dans une analyse de la banque Standard Chartered.
Certains pays, à l’instar du Ghana, pourront tirer leur épingle du jeu. En effet, les prévisions indiquent que l’économie ghanéenne va connaitre une croissance de près de 2% cette année avant de remonter davantage pour atteindre 4,2 % en 2021.
"Nous pensons que le Ghana a des perspectives de croissance", a souligné Michael Kafe, économiste chez Barclays.
Mais les pays producteurs de pétrole ne s’en tireront pas à si bon compte. En effet en Angola et au Gabon, par exemple, les indicateurs sont au rouge.
Le Kenya, la plus grande économie d'Afrique de l'Est, devait stagner cette année. Le pays dont les secteurs vitaux, à savoir le tourisme et l’exportation des fleurs, dépendent énormément de l’extérieur, a subi de plein fouet la fermeture des aéroports. Coup dur pour un pays dont la croissance moyenne au cours de la décennie écoulée se situait autour de 6%.