Nouveau cycle, mêmes obsessions: Le PSG s'est offert un beau lifting avec les départs de sa superstar Zlatan Ibrahimovic et de l'entraîneur Laurent Blanc, remplacé par Unai Emery, mais le quadruple champion de France en titre n'entend pas lâcher sa mainmise sur la L1 tout en passant enfin un cap en Ligue des champions.
La première sortie officielle du technicien espagnol a dissipé tous les doutes. La déculottée administrée aux Lyonnais lors du Trophée des champions (4-1), samedi à Klagenfurt (Autriche), est venue rappeler la différence abyssale entre les Parisiens et le reste de la troupe sur la scène française.
Après deux quadruplés d'affilée, le club détenu par le Qatar a bien changé cet été mais demeure plus que jamais intouchable, s'annonçant comme le grand favori à sa succession en championnat.
Ni la fin de l'ère "Ibra", parti rejoindre le Manchester United de José Mourinho après quatre ans passés à martyriser les défenses de L1, ni l'arrivée aux commandes d'un nouveau patron technique ne devraient modifier le cours de l'Histoire sur le plan national. Paris risque d'être encore sans rival. Après un exercice de tous les records (96 points, 30 victoires, 19 buts encaissés), la principale inconnue réside dans l'écart qui subsistera avec ses poursuivants, le dauphin lyonnais ayant bouclé le précédent exercice avec 31 points de retard.
- Pression inédite -
Le recrutement a pourtant été, pour une fois, sans paillettes. Pas de vedettes achetées à prix d'or mais plutôt des joueurs solides, venus renforcer un effectif qui avait déjà fière allure. Ronaldo et Neymar continuent de faire fantasmer les décideurs qataris mais faute d'avoir pu mettre la main sur des éléments de ce calibre, Paris a dû se rabattre sur des noms beaucoup moins ronflants (Ben Arfa, Krychowiak, Meunier, Jese).
La fin des mésaventures physiques de Marco Verratti et de Javier Pastore, qui ont beaucoup manqué la saison dernière, donne encore plus de relief au groupe parisien, toujours taillé pour tout écraser en France.
Emery possède ainsi tous les atouts pour marcher sur les pas de Blanc, éjecté sans ménagement malgré 11 trophées glanés en trois ans. Mais le Français n'a pas survécu à un 4e échec consécutif du club en quart de finale de Ligue des champions face à Manchester City. Et l'Espagnol sera lui aussi surtout jugé sur sa capacité à dépasser ce plafond de verre.
Triple vainqueur de l'Europa League avec le FC Séville, Emery (44 ans) n'est pas dépourvu d'expérience continentale. Mais il aura pour une fois une obligation de résultats, découvrira une pression inédite pour lui jusque-là et devra savoir gérer un effectif de stars.
- Cavani en première ligne -
En attendant d'être exposé en Europe, le Basque a initié une rupture totale avec les méthodes de son prédécesseur. Très interventionniste à l'entraînement, à mille lieux du dilettantisme souvent reproché à Blanc, qui avait l'habitude de déléguer, le nouvel entraîneur a également cassé la routine tactique de l'équipe. Fini le sacro-saint 4-3-3 et le culte de la possession de balle, place au 4-2-3-1 avec un pressing tout-terrain, qui a fini par écoeurer l'OL samedi.
La lourde tâche de faire oublier en attaque le légendaire Ibrahimovic reviendra à Edinson Cavani, après trois ans à se morfondre sur un côté dans l'ombre du géant suédois. Hatem Ben Arfa, revenu au premier plan après une belle saison à Nice (17 buts en L1, 6 passes décisives), sera lui la caution "spectacle" alors qu'Angel Di Maria et Pastore ont montré au cours du Trophée des champions qu'ils étaient prêts à tout casser.
Parmi les incertitudes figurent le nom du gardien N.1 (Trapp ou Aréola?) ou du compère du capitaine Thiago Silva en défense centrale (David Luiz ou Marquinhos?). Mais une chose est sûre: le 4e club le plus riche du monde, avec son budget pharaonique de 500 millions d'euros, ne vise toujours rien d'autre que les sommets.
Avec AFP