Le mandat du président Joseph Kabila arrive à son terme le 20 décembre et La Constitution lui interdit de se représenter. Mais le chef de l'État ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.
Dans une interview mercredi au quotidien belge Le Soir, le chef de la diplomatie belge Didier Reynders explique vouloir savoir "dans quel contexte, dans quel cadre, on se trouvera" après le 20 décembre.
"Nous serons en tout cas dans une autre logique, et c'est pour cela que j'ai limité à six mois les visas que nous allons octroyer", a-t-il poursuivi.
La mesure, décidée mardi, "concerne les porteurs de passeports diplomatiques" (membres du gouvernement, diplomates...), qui avaient jusqu'ici une durée maximale d'un an, a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Elle ne vise pas l'ensemble de la population congolaise.
M. Reynders réclame par ailleurs des clarifications sur le calendrier des prochaines élections, alors que la commission électorale de la RDC (Céni) projette d'organiser la présidentielle fin 2018, arguant des contraintes logistiques pour justifier ce report.
"Le délai de 500 jours proposé par la commission électorale n'a pas de sens. Si on retarde à ce point les prochaines élections, on aboutit à un troisième mandat de fait", estime M. Reynders.
"D'ici le 19 décembre, il faudra savoir avec clarté qui gère le pays et donc faire redémarrer le dialogue en y associant des personnalités importantes comme Moïse Katumbi ou Etienne Tshisekedi", ajoute-t-il, citant deux des opposants les plus virulents à Joseph Kabila, qui réclament un "vrai dialogue inclusif" pour remplacer le "dialogue national" convoqué par le président de la RDC.
"Même s'il est certain que des élections ne pourront être organisées avant le 19 décembre, il faut gérer la période intermédiaire, fixer un nouveau calendrier, savoir qui gérera le pays", selon le chef de la diplomatie belge.
"Les manifestations et les violences des 19 et 20 septembre dernier (qui ont fait au moins 53 morts, dont quatre policiers, selon l'ONU) ont changé la donne. Le bilan de la répression semble beaucoup plus lourd que ce qu'on en dit, il y a eu un usage disproportionné de laforce", a également déploré M. Reynders, en plaidant pour une "enquête de l'ONU".
Le gouvernement congolais a accusé mardi le chef de la diplomatie française Jean Marc Ayrault, qui avait évoqué la vieille la possibilité de sanctions, d'"encourager les extrémistes" dans ses déclarations demandant à Joseph Kabila de respecter la Constitution et de ne pas se représenter. Le blocage en RDC sera examiné par les ministres des Affaires étrangères de l'UE le 17 octobre.
Avec AFP