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La centrale syndicale UGTT obtient le "soutien total" de 65 ONG tunisiennes


Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), s'exprime lors d'une grève nationale publique à Tunis, le 16 juin 2022.
Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), s'exprime lors d'une grève nationale publique à Tunis, le 16 juin 2022.

Plus de 65 ONG, partis politiques et personnalités en Tunisie ont exprimé jeudi leur "soutien total" à la centrale syndicale UGTT, "ciblée" par le président Saied qui, selon eux, veut mettre la main sur toutes les institutions de l'Etat dans une dérive autocratique.

"Nous affirmons notre soutien total à l'UGTT, ciblée d'une manière méthodique par le pouvoir qui la considère comme le dernier obstacle l'empêchant d'étendre ses pleins pouvoirs", ont-ils indiqué dans un communiqué commun.

Les 66 signataires, dont le mouvement citoyen Soumoud, l'Association tunisienne pour les droits et les libertés, le Parti communiste et des dizaines de personnalités comme le penseur Youssef Seddik et la militante Bochra Belhaj Hmida, ont dénoncé une tentative "désespérée de criminaliser le travail syndical" et de "resserrer l'emprise sur tout ce qui concerne les affaires publiques".

L'objectif est de "préparer le passage à l'étape de la répression, de la tyrannie et de la domination individuelle" et d'achever le projet du président Kais Saied qui concentre tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021 malgré le "déclin de sa popularité" illustré par les récentes législatives, selon le texte.

Ce scrutin a été marqué par une abstention de quasi 90%, analysée par l'opposition comme un rejet des réformes lancées ces 18 derniers mois par M. Saied, visant à réinstaurer un système ultra-présidentialiste similaire à celui d'avant la Révolution de 2011 et la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali.

Les tensions politiques sont montées d'un cran la semaine dernière après l'interpellation le 31 janvier d'un responsable de l'UGTT dans la foulée d'un discours du président Saied dénonçant une instrumentalisation du droit de grève "à des fins politiques".

"Le message est clair que l'UGTT est visée", avait réagi le chef du syndicat Noureddine Taboubi, qui s'était abstenu initialement de critiquer le coup de force de M. Saied de l'été 2021.

Anis Kaabi, responsable de la branche autoroutes de l'UGTT, est en détention provisoire dans l'attente d'un procès fixé au 23 février, pour avoir lancé une grève sur les péages et occasionné des pertes financières à la société publique Tunisie Autoroutes.

La centrale syndicale, qui compte environ 500.000 adhérents selon les médias locaux, a annoncé pour les prochaines semaines des sit-ins et rassemblements contre la politique de M. Saied qui devraient culminer lors d'une marche à Tunis le 11 mars.

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