En RDC, la présidentielle a eu lieu en même temps que les élections législatives, provinciales et locales, un quadruple scrutin qui a démarré le 20 décembre et, face aux multiples problèmes logistiques, s'est étalé sur plusieurs jours. Les Églises catholique et protestante avaient déployé leurs propres observateurs à travers le pays lors de ces élections.
Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a été réélu dès le premier tour de la présidentielle, avec plus de 73% des voix, et les partis de son "Union sacrée" ont raflé quelque 90% des sièges aux législatives nationales.
Dans "le rapport final de l'observation électorale" publié lundi à Kinshasa, les deux Églises disent avoir constaté de "nombreuses irrégularités susceptibles de porter atteinte à l'intégrité des résultats des scrutins", sans pour autant déclarer les élections frauduleuses. Le rapport souligne "le cafouillage" constaté lors de l'attribution des sièges pour les législatives et dénonce le "népotisme" dans ce processus.
"Plusieurs politiciens ont réussi à placer les membres de leurs familles dans différents postes électifs après les avoir alignés comme suppléants", a déclaré le révérend Éric Nsenga, secrétaire général de l’Église du Christ au Congo (ECC, principale fédération protestante).
Il s'agit là d'une pratique qui consacre "la création des oligarchies familiales dans la gestion des affaires de l’État", a-t-il ajouté, en appelant les autorités à l'interdire. Présent dans la salle, Didi Manara Linga, deuxième vice-président de la Céni a vivement critiqué ce rapport, orienté selon lui "vers les difficultés" et non vers les efforts fournis par la commission électorale.
"Ce rapport est une liste de ratés" qui ne sont pas toujours du fait de la Céni et "ne présente aucun élément comparatif par rapport aux cycles électoraux antérieurs afin de souligner les progressions et les régressions", a-t-il déclaré.
Pour lui, le rapport des deux Églises "donne l’impression que rien n’a marché" dans l'organisation des scrutins. M. Manara Linga a rappelé que son institution n'avait pas hésité à sanctionner plus de 80 personnes impliquées dans de la fraude électorale, "sans tenir compte de leurs rangs".
Après la publication des résultats, les principaux opposants candidats à la présidentielle avaient appelé à l'annulation des élections, la qualifiant de "simulacre".
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