"Si les partenaires du Cameroun sont prêts à venir nous aider à régler la crise, alors je leur dis bienvenue", a-t-il lancé lors de sa première intervention en public depuis les législatives de début février.
Après le meurtre de 23 personnes mi-février dans les régions anglophones du Cameroun, attribué notamment à des militaires par plusieurs ONG, plusieurs partenaires du pays, dont la France, avaient demandé à Yaoundé de changer de ligne. La présidence de Paul Biya avait alors rétorqué que "le président est comptable de son action devant le seul peuple camerounais souverain, et non devant un dirigeant étranger".
"Si les autres s'intéressent à ça, c'est parce que nous n'avons pas été en mesure de régler ça entre nous", a lancé M. Kamto.
Son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) avait appelé à boycotter les législatives en raison du conflit entre indépendantistes et l'armée, qui a fait plus de 3.000 morts et poussé plus de 700.000 personnes à quitter leurs domiciles dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
M. Kamto s'est félicité du taux de participation très bas, estimant que le "mot d'ordre de boycott" avait été suivi à 77%". Le taux des participation et l'ensemble des résultats n'ont pas encore été publiés.
Le candidat malheureux à la présidentielle de 2018 face au président Paul Biya, qui avait passé près de 9 mois en prison en 2019, n'a en revanche pas directement réagi aux propos d'Emmanuel Macron.
Le président français avait affirmé samedi qu'il allait mettre "la pression" sur son homologue camerounais pour mettre un terme aux violences, et a à cette occasion assuré que M. Kamto avait été libéré après son intervention.
Alors que les autres partis faisaient campagne début février, M. Kamto avait visité plusieurs pays, dont la France, le Canada et les Etats-Unis, où il affirme avoir plaidé pour un règlement pacifique du conflit qui oppose les indépendantistes anglophones et l'armée.
"Il faut retirer l'armée" des régions anglophones, a-t-il demandé mercredi, exigeant également l'organisation d'un dialogue avec des dirigeants indépendantistes, dont Julius Ayuk Tabe, qui a été condamné à la prison à vie en août.