Depuis 1974, date de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Niger, presque tous les grands projets structurants de la capitale nigérienne ont été réalisés par la Chine. Du stade omnisport de Niamey à l'hôpital général de référence en passant par les ponts sur le fleuve Niger ou encore les échangeurs et autres routes.
C'est aussi avec la Chine que le Niger a débuté l'exploitation de son pétrole à Diffa.
Les chinois sont également dans le domaine, presqu'exclusivement français, de l'extraction de l'uranium nigérien.
Aussi, c'est une entreprise chinoise qui a récemment obtenu le marché de construction du premier barrage hydro-électrique du Niger.
En somme, une coopération pragmatique et visible fortement appréciée par les Nigériens.
La coopération avec la Chine est plus "visible, comparée à celle des pays occidentaux", estime Amadou Bounty Diallo enseignant à l'université de Niamey
Les pays occidentaux posent le plus souvent des conditionnalités relatives notamment à la gouvernance alors que les Chinois "ne sont pas trop regardant par rapport cela", juge M. Diallo.
Lawali Aboubacar, acteur de la société civile, se réjouit pour sa part que "les Chinois viennent travailler avec les réalités du terrain, et ils offrent leur technicité et leur expertise pour utiliser ce qu'il y a dans le terroir au profit et à l'adaptation des populations qui doivent l'utiliser".
Au de-là du pragmatisme et de la visibilité des investissements chinois comme, il y aussi la souplesse dans le remboursement des prêts contractés, soutient Ali Guimba, membre de la commission paritaire de la chambre de commerce du Niger. "Les mécanismes de remboursement sont inscrits sur le long terme et pour nos économies fragiles, on ne peut pas avoir mieux", déclare-t-il.
Cette coopération sino-nigérienne bien que saluée n'est pas exempte de reproches.
"Il n'y a pas de coopération sans arrière-pensée", rappelle M. Diallo. "La Chine construit un certain nombre d'infrastructures chez nous mais elle s'intéresse aussi à notre pétrole et à notre uranium", prévient-il.
La Chine a des intérêts certes, mais ces intérêts n'atteignent pas "ceux des autres qui donnent et reviennent après récupérer tout ce qu'ils ont donné", conclut pour sa part Lawali Aboubacar