Cette décision intervient deux semaines après l'adoption par Séoul d'une loi interdisant à Apple et Google de forcer les développeurs d'applications à utiliser leurs systèmes de paiement, déclarant ainsi illégaux leurs lucratifs monopoles sur l'App Store et le Play Store.
Les deux géants américains sont sous le feu des critiques notamment pour avoir prélevé jusqu'à 30% de commission sur les ventes d'applications.
La semaine dernière, une juge américaine a ordonné au fabricant de l'iPhone de ne peut plus imposer aux éditeurs d'utiliser son système de paiement pour leurs applications dans le cadre d'un contentieux l'opposant au développeur américain de jeux vidéo Epic Games.
Google et Apple dominent le marché des applications en ligne en Corée du Sud, douzième puissance économique mondiale et leader dans le secteur des nouvelles technologies.
La commission coréenne en charge de la concurrence (KFTC) enquête depuis 2016 sur Google, accusé d'avoir empêché les fabricants locaux de smartphones, notamment Samsung, de développer le système d'exploitation (OS) Android.
Elle a jugé que Google a entravé la concurrence sur le marché en vertu d'un accord empêchant les fabricants de smartphones d'installer des versions modifiées d'Android sur leurs appareils.
"A cause de cela, les fabricants de smartphones n'ont pas pu lancer de produits innovants avec de nouveaux services", a estimé la KFTC dans un communiqué. "En conséquence, Google a pu renforcer sa position dominante sur le marché des systèmes d'exploitation mobiles."
Elle a donc condamné le géant américain à une amende de 176,8 millions de dollars (149 millions d'euros) et lui a ordonné de prendre des mesures rectificatives.
De son côté, Google a soutenu que les commissions facturées par le Play Store sont la norme dans ce secteur, alléguant qu'elles permettent de compenser le coût lié à la création de plateformes sûres pour que les éditeurs aient accès à des utilisateurs dans le monde entier.
Le Play Store a enregistré des revenus de près de 6.000 milliards de wons (4,3 milliards d'euros) en 2019, soit 63% du marché sud-coréen, selon les données du ministère des Sciences de Séoul.