Le quotidien du parti des Travailleurs, le Rodong Sinmun, a publié à la Une des photographies montrant la place Kim Il-Sung à Pyongyang décorée de portraits des anciens leaders du pays et pleine à craquer de soldats et de citoyens applaudissant à tout rompre.
"Nous fêtons chaleureusement le tir réussi du Hwasong-15, qui a démontré le pouvoir et la puissance de Chosun (la Corée du Nord) au reste du monde", pouvait-on lire sur une banderole déroulée par la foule. "Vive le général Kim Jong-Un, qui a réalisé la grande cause en faisant de nous un état nucléaire !" était-il écrit sur une autre banderole.
Si Kim Jong-Un n'était pas présent en personne aux célébrations -- il n'assiste généralement pas à ce genre d'évènement --, le rassemblement de vendredi a réuni des cadres stratégiques de l'armée, du gouvernement et du parti.
La Corée du Nord a affirmé mercredi avoir réalisé son objectif, devenir un Etat nucléaire, après avoir testé avec succès un nouveau missile intercontinental qui met "la totalité du continent américain" à sa portée.
A la suite de ce tir, les Etats-Unis ont appelé tous les pays, notamment la Chine, à rompre leurs relations diplomatiques et commerciales avec la Corée du Nord.
Le vice-Président du comité central du parti Pak Kwang-Ho a annoncé à la foule qu'après le tir de mercredi "personne ne peut empiéter sur notre souveraineté et nos droits à la survie et au développement", selon le quotidien officiel.
Il a également déclaré que les Etats-Unis avaient été "secoués" par le renforcement de la puissance nucléaire nord-coréenne, et pourraient être tentés de commettre des provocations "de bandit".
La presse officielle a parlé de l'arme la plus sophistiquée à ce jour, un ICBM Hwasong-15. Selon l'agence KCNA, ce missile, équipé d'une ogive lourde extra-large, est capable de frapper la totalité du territoire continental américain.
Washington a menacé de "détruire complètement" le pays reclus en cas de guerre.
Samedi, la Russie, par la voix de son ministre des Affaire étrangères Sergueï Lavrov, a "condamné les derniers essais de missiles nucléaires par Pyongyang", tout en disant qu'il lui était "impossible de ne pas condamner les provocations menées par nos collègues américains".
"A notre grand regret, ils essaient d'attirer dans cette direction les Japonais et les Sud-Coréens, qui seront pourtant les premières victimes si une guerre est déclenchée dans la péninsule coréenne", a ajouté le ministre lors d'un entretien avec la chaîne de télévision bélarusse CTV.
Pyongyang doit encore démontrer qu'il maîtrise la technologie de rentrée des ogives dans l'atmosphère depuis l'espace. Mais les spécialistes estiment que la Corée du Nord est au moins sur le point de développer une capacité de frappe intercontinentale opérationnelle.
Les tensions devraient encore s'intensifier cette semaine, alors que la Corée du Sud et les Etats-Unis doivent lancer des manoeuvres aériennes mobilisant quelque 230 appareils, dont six avions de chasse américains Raptor F-22.
Un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangère a souligné samedi dans un communiqué que ces manoeuvres seraient "les plus importantes" jamais organisées. "L'administration de Trump risque une guerre nucléaire en organisant un coup de poker nucléaire dans la péninsule coréenne", a mis en garde le porte-parole.
"Les faits démontrent de façon évidente qui est le véritable obsédé de la guerre nucléaire et le 'démon nucléaire' qui perturbe et détruit la paix dans la péninsule coréenne et le monde entier", selon le communiqué cité par l'agence officielle KCNA.
Avec AFP