Pour être effective, cette extradition doit encore être autorisée par un décret du gouvernement français, lui-même susceptible d'un recours devant le Conseil d'Etat.
La plus haute juridiction judiciaire de France a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par la défense de M. Compaoré contre les textes régissant l'extradition.
"Ce sont deux décisions très sommaires qui ne sont pas du tout à la mesure des moyens que nous avons présentés", a réagi auprès de l'AFP Me François-Henri Briard, avocat de M. Compaoré.
Il a annoncé que si un décret était effectivement signé, il l'attaquerait devant le Conseil d'Etat.
Le 5 décembre 2018, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait autorisé son extradition vers Ouagadougou.
Le dossier Zongo, classé en 2003 après un non-lieu en faveur du seul inculpé, a été rouvert à la faveur de la chute de l'ex-président déchu Blaise Compaoré fin octobre 2014, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir.
Alors qu'il enquêtait à l'époque sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, le journaliste burkinabè Norbert Zongo, 49 ans, et trois personnes qui l'accompagnaient avaient été retrouvés morts calcinés dans leur véhicule en décembre 1998 dans le sud du Burkina Faso.
Agé de 64 ans, François Compaoré avait été arrêté à l'aéroport Charles de Gaulle en octobre 2017 en exécution d'un mandat d'arrêt émis par les autorités de Ouagadougou.
A ce jour, il n'est pas inculpé dans son pays, à la différence de trois ex-soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré.