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La Cour suprême refuse la liberté provisoire au maire de Dakar


Le maire de Dakar Khalifa Sall à Paris, France, 4 décembre 2015.
Le maire de Dakar Khalifa Sall à Paris, France, 4 décembre 2015.

La Cour suprême du Sénégal a rejeté jeudi une demande de liberté provisoire du maire de Dakar Khalifa Sall, rival du président Macky Sall en prison depuis mars et candidat aux élections législatives du 30 juillet, a-t-on appris auprès d'un de ses avocats.

La demande de liberté provisoire a été rejetée jeudi par la Cour suprême. La même requête avait "déjà été rejetée par le juge d'instruction et la Cour d'appel", a affirmé à l'AFP Me Seydou Diagne, un des avocats de M. Sall.

Les recours ne sont pas terminés et une autre demande de liberté provisoire est depuis lundi pendante devant la justice sénégalaise, a précisé Me Diagne.

Khalifa Sall dirige une coalition de l'opposition pour ces législatives, auxquelles doivent participer 47 listes, contre 24 en 2012.

Ses avocats estiment que du fait de son emprisonnement, il est "privé de son droit politique de solliciter les suffrages de ses concitoyens" et de "son droit de vote". Ils avaient saisi la Cour suprême d'une demande de liberté provisoire pour lui permettre de participer à la campagne électorale ouverte le 9 juillet jusqu'au 28 juillet.

Considéré comme un probable candidat à l'élection présidentielle de 2019 contre le chef de l'Etat Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, le maire de Dakar est depuis le 7 mars en détention préventive.

Il doit répondre de dépenses "non justifiées" de plus de 2,7 millions d'euros prélevés sur plusieurs années, selon la justice, dans les caisses de sa mairie, ce qu'il nie.

Dans une lettre publiée mi-juillet depuis sa cellule, Khalifa Sall affirmait être "privé de (ses) droits civiques" et "de mouvements" pour l'empêcher de participer aux élections.

Il disait s'exprimer par ce biais "parce que je n'accepte ni la résignation ni le silence auxquels le pouvoir veut me réduire", dans le même texte.

Le scrutin législatif du 30 juillet vise à renouveler l'Assemblée nationale, dont le nombre de sièges va passer de 150 à 165, après une révision constitutionnelle adoptée en mars 2016 et créant 15 députés pour représenter la diaspora sénégalaise.

Les partisans du maire de Dakar imputent ses déboires judiciaires à son statut de dissident du Parti socialiste (PS), membre de la coalition au pouvoir, et de la majorité présidentielle, des soupçons rejetés par les responsables du pouvoir.

Khalifa Sall a présenté à Dakar une liste dissidente victorieuse aux élections locales de 2014. Il a ensuite multiplié les critiques contre la coalition présidentielle, appelant notamment à voter non au référendum constitutionnel du 20 mars 2016.

Avec AFP

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