Cette décision marque une nouvelle étape dans la "guerre de succession" qui mine Nidaa Tounès depuis que son fondateur Béji Caïd Essebsi a été élu président en 2015.
Ces divisions ont affaibli le parti qui avait remporté les législatives de 2014 avant de perdre la première place au Parlement au profit des islamistes d'Ennahda.
Lundi soir, l'un des deux camps rivaux a annoncé dans un communiqué l'exclusion de Hafedh Caïd Essebsi, le directeur exécutif du parti.
Ce communiqué "n'a aucune valeur juridique et n'a aucun sens", a réagi mardi M. Caïd Essebsi sur la radio privée Shems FM. Il a précisé que ses six signataires avaient "été mis à l'écart" après s'être "exprimés d'une façon anarchique pour porter atteinte au parti".
Il s'agit d'"une manoeuvre pour déstabiliser" Nidaa Tounès, a par ailleurs dénoncé Mourad Dalech, représentant juridique du parti.
Nidaa Tounès est une formation hétéroclite née en 2012 et composée aussi bien de personnalités de gauche et de centre droit que d'anciens dignitaires du régime de Zine El Abidine Ben Ali.
Une "bataille de succession" s'était ouverte fin 2015 entre Hafedh Caïd Essebsi et l'ancien secrétaire général du parti Mohsen Marzouk, qui a depuis fondé un nouveau parti.
La vie politique tunisienne est agitée depuis la révolution de 2011: sept Premiers ministres se sont succédé, le dernier d'entre eux, Youssef Chahed, un libéral issu de Nidaa Tounès, étant à la tête d'un gouvernement d'union nationale depuis août 2016. Il doit combattre le désenchantement d'une population confrontée aux difficultés économiques et sociales.
L'actuel chef de l'Etat, âgé de 90 ans, est fréquemment interrogé sur les ambitions prêtées à son fils dans la perspective du prochain scrutin présidentiel prévu dans deux ans. "Nous ne sommes pas un régime monarchique (...) Si mon fils fait des efforts, (...) est adopté par l'électorat tunisien, c'est son affaire", a-t-il récemment déclaré.