De juillet à septembre, l'expansion du Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis s'est établie à 3% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, après 3,1% au deuxième trimestre et seulement 1,2% au 1er.
C'est bien au-dessus des prévisions des analystes qui tablaient sur un tassement de la croissance à 2,4% du fait de l'impact des ouragans Harvey et Irma dans le sud du pays à la fin de l'été.
Porto Rico, un territoire associé aux Etats-Unis et non un Etat, dévasté le 20 septembre par l'ouragan Maria, n'est pas inclus dans ces comptes.
"L'accroissement du PIB au 3e trimestre reflète les contributions positives des dépenses de consommation, des investissements dans les stocks et dans les structures non-résidentielles, des exportations et des dépenses fédérales", a affirmé le ministère.
Il a ajouté que ces avancées avaient été "en partie entamées par les contributions négatives du marché immobilier résidentiel et des dépenses des Etats et collectivités locales".
La bonne surprise de cette première estimation est que la consommation des ménages est restée relativement solide à 2,4% contre 3,3%. Les analystes s'attendaient au contraire à un affaissement des dépenses des consommateurs à la suite des dévastations provoquées par les ouragans en Louisiane, au Texas et en Floride.
La consommation a représenté au 3e trimestre 1,6 point de croissance, moins qu'au 2e trimestre mais mieux qu'au premier.
Les Américains ont notamment acheté davantage de biens durables (+8,3%) comme de l'électroménager ou des voitures.
L'expansion a été aussi nettement portée par la reconstitution des stocks des entreprises qui ont compté pour 0,73 point de croissance.
L'investissement privé affiche une hausse de 6%, tiré par les dépenses dans les équipements (+8,6%) et les droits de propriété intellectuelle (+4,3%) notamment les logiciels.
Par contre, le marché immobilier résidentiel, qui souffre d'un manque de stocks de maisons à vendre et d'une cherté des prix, accuse son deuxième trimestre d'affilée dans le rouge, reculant de 6% après déjà -7,3% au 2e trimestre.
Les exportations ont augmenté plus faiblement qu'au trimestre précédent à 2,3% tandis que, point positif pour les comptes du pays, les importations ont faibli de 0,8%, marquant leur recul le plus important depuis trois ans.
Les dépenses du gouvernement ont baissé globalement de 0,1%, la hausse des dépenses fédérales (+1,1%), nourries surtout par la défense, ayant tout juste compensé la décrue des dépenses des Etats et collectivités locales (-0,9%).
Sur l'année, l'expansion américaine devrait atteindre 2,4%, selon les prévisions de la banque centrale américaine (Fed) qui datent de septembre. Le FMI table lui sur 2,2%.
L'administration Trump, qui fonde sa politique économique sur des projets de réductions d'impôts notamment pour les entreprises, et de vastes mesures de dérégulation, affirme qu'elle peut faire accélérer l'expansion au-dessus de 3% durablement.
Depuis la crise financière de 2008-2009 et la récession qui s'en est suivie, la croissance des Etats-Unis n'a pas dépassé en moyenne 2% annuels.
Avec AFP