"Triste de voir l'histoire et la culture de notre grand pays mises en pièces par le retrait de nos magnifiques statues et monuments", a tweeté Donald Trump, prenant position dans ce débat sensible qui a refait surface après les violences de Charlottesville où des suprémacistes blancs s'étaient rassemblés pour protester contre le retrait d'une statue d'un général sudiste.
"La beauté qui est retirée de nos villes et de nos parcs nous manquera terriblement et ne pourra jamais être remplacée!", a-t-il ajouté, sans jamais utilisé le mot "confédéré".
Une large majorité d'Américains voit dans ces monuments en hommage à la confédération d'Etats du sud, qui a déclenché la guerre civile notamment pour défendre l'esclavage, la célébration d'un passé raciste.
D'autres défendent le droit du sud à son histoire et estiment que les enlever revient à effacer un pan de l'histoire américaine. Mais des historiens soulignent que nombre de ces monuments ont été érigés pendant la ségrégation raciale ou en réaction au mouvement des droits civiques des années 1960.
Mardi, lors d'une conférence de presse houleuse depuis la Trump Tower à New York, M. Trump avait déjà semblé donner raison aux défenseurs de ces monuments, même s'il n'était pas allé aussi loin.
"George Washington possédait des esclaves (...). Est-ce qu'on va enlever ses statues? Et Thomas Jefferson? Est-ce qu'on va enlever ses statues? Il possédait beaucoup d'esclaves", avait-il déclaré, en référence aux premier et troisième présidents des Etats-Unis, tous deux morts bien avant la guerre de Sécession (1861-1865).
Plusieurs statues ont été retirés ces derniers jours, notamment dans le sud où il n'est pas rare de voir encore flotter des drapeaux confédérés.
La controverse autour de ces drapeaux avait été ravivée en juin 2015, après le meurtre de neuf Noirs dans une église de Caroline du Sud par un suprémaciste blanc qui aimait poser avec. Un mois plus tard, cet Etat du sud-est décidait d'enlever ce drapeau de son parlement. L'Alabama (sud) de même.
Selon un récent rapport du Southern Poverty Law Center (SPLC), spécialisé dans les mouvements extrémistes et les droits civiques, plus de 1.500 symboles confédérés demeurent encore dans l'espace public aux Etats-Unis, la plupart dans le sud. Ce chiffre inclut plus d'une centaine d'écoles publiques.
Avec AFP