"Le juge (d'instruction) a refusé que mon client lui parle des causes de ce qui est arrivé. Si ces éléments ne peuvent pas le décharger, ils peuvent mitiger sa responsabilité ", a estimé Me Jean Yaovi Degli, l'un des avocats étrangers du général Diendéré, au neuvième jour de sa comparution au procès des putschistes.
"Lorsque quelqu'un est menacé par la peine (de prison) à perpétuité, la moindre des choses c'est de lui permettre de se défendre de la manière la plus entière", a estimé l'avocat togolais, faisant aussi allusion à certaines conversations téléphoniques du général Diendéré qui ne figurent pas dans le dossier.
"C'est curieux et étonnant que les appels et messages effectués sur la période du 16 (date du putsch) au 22 septembre 2015, ne figurent pas dans le dossier", a déclaré à la barre le général Diendéré.
"L'expertise de mes téléphones n'a pas été faite de façon convenable, a-t-il martelé, invitant le tribunal à prendre les dispositions pour que ses conversations ressortent dans le dossier, "pour la manifestation de la vérité".
Ancien chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'unité d'élite de l'armée qui a perpétré le coup d'Etat, Diendéré est accusé d'atteinte à la sûreté de l'État, trahison et meurtres, lors du putsch manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés en septembre 2015.
Diendéré dément être à l'origine du coup de force raté, bien qu'il ait pris la tête du Conseil national pour la démocratie, l'organe dirigeant des putschistes, avant de rendre le pouvoir face à la pression populaire et à l'armée loyaliste.
Au total, 84 accusés sont jugés par un tribunal militaire à Ouagadougou depuis le début du procès en février, dont un autre général, Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, également présent au procès.
La tentative de putsch s'était déroulée près d'un an après la chute du président Blaise Compaoré, renversé le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire, après 27 ans au pouvoir, et remplacé par un régime de transition.