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Dure réalité du travail dans une carrière de granite


Vue aérienne de la carrière de granite à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 24 décembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)
Vue aérienne de la carrière de granite à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 24 décembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)

Au Burkina Faso, en pleine capitale, une carrière de granite s’est dressée depuis plus de deux décennies. Des milliers de personnes y travaillent sans protection et dans des conditions sanitaires dangereuses.

Dans le quartier Pissy, à la sortie ouest de Ouagadougou, femmes, hommes et enfants travaillent dans une carrière de granite.

D’un côté, des hommes cassent de gros blocs de granite, et de l’autre, des femmes et des enfants, sous des hangars de fortune, les réduisent encore en plus petites tailles pour en faire du gravier. Ils les transportent ensuite hors de ces grands trous creusés depuis plus de 20 ans.

Conditions de travail difficiles dans une carrière de granite
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Un travail pénible, reconnait Jean-Baptiste Guibila qui travaille dans cette carrière depuis l’an 2000.

"On se débrouille. Le travail est très difficile. Mais il faut grouiller, chercher le pain quotidien. Souvent on a des blessures, des accidents de travail", raconte M. Guibila.

Jean-Baptiste Guibila travaille dans cette carrière depuis l’an 2000, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 24 décembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)
Jean-Baptiste Guibila travaille dans cette carrière depuis l’an 2000, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 24 décembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)

​Aminata Sana travaille depuis 8 ans dans la carrière. Elle et ses cinq enfants ne veulent plus continuer.

"Je gagne un peu, mais ce n’est pas facile. J’ai cinq enfants. Je ne veux plus faire ce travail et je ne vais pas hésiter. Quand tu fais ce travail toute la journée, la nuit, tu as tout le corps qui fait mal. Je prie Dieu qu’aucun de mes enfants fasse ce travail", témoigne-t-elle.

Sur le site, de la fumée et de la poussière se dégagent en permanence. Ce qui n’est pas sans conséquences sur la santé de ces personnes.

Dr Risgaud Ouédraogo, médecin pneumologue au CHU-Yalgado, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 24 décembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)
Dr Risgaud Ouédraogo, médecin pneumologue au CHU-Yalgado, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le 24 décembre 2018. (VOA/Lamine Traoré)

Selon le Dr Risgaud Ouédraogo, médecin pneumologue au CHU-Yalgado, "ces personnes sont exposées à des pathologies respiratoires très graves".

Il poursuit: "On parle de pneumoconioses qui sont des pathologies respiratoires dues à l’inhalation de poussières minérales. Ces patients, à la longue, au bout de 10 à 20 ans, vont présenter des difficultés à respirer".

"Également aussi des infections pulmonaires à répétition dues à l’inhalation de ces poussières minérales", ajoute-t-il. "On en reçoit généralement qui viennent à un stade déjà avancé. Au stade d’insuffisance respiratoire chronique avec des complications au niveau cardiaque et ces patients sont obligés d’être sous oxygène en permanence. Et généralement, la prise en charge est difficile à honorer pour ce type de patients", déplore le médecin.

Au moins 4.000 personnes travaillent sur ce site de granite. Ces populations, extrêmement démunies, cherchent le minimum pour vivre, au risque de leur vie.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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