Sa mère, sa sœur et son frère ont déposé plainte contre X pour terrorisme et meurtre le 13 janvier auprès du juge antiterroriste parisien Christophe Teissier, selon la copie de la plainte consultée par l'AFP.
La jeune femme a été tuée le 18 novembre, cinq jours après les attaques, dans un assaut de la police contre un appartement de Saint-Denis, au nord de la capitale française, dans lequel avaient trouvé refuge Abaaoud et un autre Belgo-Marocain, Chakib Akrouh, qui avait déclenché sa ceinture d'explosifs.
Elle est soupçonnée d’avoir trouvé et négocié la location de la planque pour les deux jihadistes en fuite.
Elle aussi accusée d’avoir aidé, dans sa cavale, son cousin, le jihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats de Paris, avec qui elle a du reste été tuée.
"Je considère qu'Hasna Aïtboulahcen est une victime", "elle était sous pression de son cousin qui menaçait ses proches et les proches de ses amis", a réagi l'avocat de sa famille, Me Fabien Ndoumou.
Alors que les enquêteurs avaient initialement avancé l'hypothèse d'une femme kamikaze dans l'appartement de Saint-Denis, le corps d'Hasna Aïtboulahcen avait été retrouvé quasiment intact dans les décombres un jour et demi après l'assaut policier, selon une source proche du dossier.
Lors de l'assaut, un policier s'est adressé à Hasna Aïtboulahcen en ces termes: "Il est où ton copain?". "Ce n'est pas mon copain!", répond à deux reprises une voix de femme qui, moins de 30 secondes plus tard, demande trois fois: "Laissez-moi sortir s'il vous plaît!"
"Il est inadmissible qu'une personne soit morte après avoir demandé à haute et intelligible voix ‘Laissez-moi sortir’ et après avoir eu le courage de renier les terroristes en leur présence", a commenté Me Ndoumou.
L'avocat a par ailleurs demandé que soit délivré un permis d'inhumer Hasna Aïtboulahcen, dont le corps est, selon lui, toujours à l'institut médico-légal de Paris. "Cela va à l'encontre des rites musulmans", a-t-il commenté.
Les mères d'Abdelhamid Abaaoud et d'Hasna Aïtboulahcen sont sœurs.
Hasna Aïtboulahcen a joué un rôle central dans la brève cavale du jihadiste, le récupérant dans une zone industrielle d'Aubervilliers, près de Saint-Denis, après avoir été contactée. Elle avait trouvé, payé la planque et y avait conduit son cousin.
L'annonce mercredi de la plainte de sa famille est intervenue le jour du dépôt d'une autre plainte pour homicide volontaire, émanant du père d'un Tunisien abattu par la police alors qu'il tentait d'attaquer un commissariat au nom du jihad le 7 janvier, jour anniversaire de l'attentat qui avait visé début 2015 le journal satirique Charlie Hebdo.
Avec AFP