Le taux interbancaire au jour le jour, qui évoluait depuis fin 2008 entre 0 et 0,25% afin de soutenir la reprise, est relevé d'un quart de point pour passer à une fourchette de 0,25% à 0,50%.
Le Comité a aussi promis que le relèvement des taux serait ensuite "graduel".
La présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, a déclaré qu'il ne fallait pas "surestimer" la signification de la première hausse des taux décidée par la Fed.
"C'est seulement 25 points de base", a-t-elle affirmé, soulignant que la politique monétaire demeurerait "accommodante" et qu'elle évoluerait de façon "graduelle".
Avec cette décision historique, la Fed tourne la page de la politique monétaire à taux zéro, adoptée dans le sillage de la crise financière il y a sept ans.
Les membres du FOMC jugent que les taux d'intérêt se situeront autour de 1,4% à la fin de 2016, selon une projection médiane inchangée par rapport à septembre.
Dans son communiqué, le Comité estime que le marché de l'emploi s'est "considérablement amélioré" cette année et se dit confiant dans la remontée de l'inflation vers son objectif de 2%.
"Vu les perspectives économiques et reconnaissant le délai que prennent les actions de politique monétaire pour agir sur l'économie, le Comité a décidé de relever la cible d'évolution des taux sur les fonds fédéraux de 0,25% à 0,50%", dit le communiqué qui assure que la politique monétaire demeure "accommodante" après cette hausse.
La Fed, qui avait hésité en septembre à passer à l'acte à cause des inquiétudes sur le ralentissement de l'économie chinoise notamment, indique qu'elle continuera à surveiller "les développements internationaux".
Les critiques souhaiteraient voir un marché de l'emploi plus actif et une croissance plus robuste avant une telle décision de la Réserve fédérale.Prof. Michael Kevane, Université Santa Clara
Pour la suite de l'évolution des taux, "le Comité s'attend à ce que les conditions économiques évoluent de manière à requérir seulement des hausses graduelles des taux sur les fonds fédéraux", son principal outil de politique monétaire. Il souligne aussi que le cours des taux dépendra "des données économiques".
La Fed, qui signale des dépenses de consommation "solides", a très légèrement relevé sa projection de la croissance en 2016 à 2,4% contre 2,3% précédemment pour retomber à 2,2% en 2017 et 2% en 2018. Pour 2015, elle projette que l'expansion n'a pas dépassé 2,1%.
Le taux de chômage devrait poursuivre son recul à 4,7% l'année prochaine (au lieu de 4,8% précédemment estimé) contre 5% cette année.
Le Comité monétaire se dit "raisonnablement confiant" dans le fait que l'inflation va augmenter. Il l'estime à 1,6% en 2016 contre 0,4% cette année, puis 1,9% en 2017 et 2% en 2018, selon l'indice PCE.
Au niveau de la gestion des actifs achetés massivement au cours de la politique ultra-accommodante (QE), la Fed indique qu'elle va continuer à réinvestir dans les bons du Trésor qui arrivent à maturité, "jusqu'à ce que la normalisation" des taux d'intérêt "soit en bonne voie".
La Fed a également relevé le taux d'intérêt payé sur les réserves excédentaires des banques, qui passe à 0,50%.