La fédération kényane "n'a pas réussi à rendre compte des sommes allouées par le gouvernement", a expliqué la ministre des Sports Amina Mohamed, avant de préciser que la FKF "doit dévoiler toutes les aides financières qu'elle reçoit d'autres sponsors", ce qu'elle "n'a pas fait".
Dans la foulée, la ministre des Sports a nommé un comité composé de quinze membres pour diriger la fédération en attendant les prochaines élections qui auront lieu dans six mois.
Mais le président de la FKF Nick Mwendwa a contesté cette mise sous tutelle lors d'une conférence de presse: "je suis toujours à la tête de la fédération. Nous n'accepterons pas cette décision prise par le ministère des Sports."
"La FKF rejette le comité (par intérim), et nous continuerons à travailler comme d'habitude. Toutes les activités liées au football continuent comme prévues et la FKF demeure aux commandes", a-t-il assuré.
Nick Mwendwa a également soutenu que "la FKF a coopéré pleinement dans l'enquête ordonnée par le ministère et a (donné) des documents détaillés de 2016 à aujourd'hui".
"Malheureusement les inspecteurs n'étaient pas vraiment intéressés par l'examen de ces documents", selon Nick Mwendwa.
L'enquête du gouvernement a été lancée il y a deux semaines pour déterminer si quelque 244 millions de shillings kényans (1,7 M EUR) alloués à la Fédération avaient été utilisés, comme prévus, pour préparer l'équipe du Kenya à la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019 en Egypte.
"Au cours des dernières années, la FKF a fait face a plusieurs problèmes de gouvernance qui préoccupent le ministère", a ajouté Mme Mohamed, qui a précisé que l'enquête se poursuivrait "pour établir l'étendue du détournement de fonds, dans le but de poursuivre en justice les responsables".
Cette décision du Kenya pourrait toutefois faire l'objet d'un autre bras de fer, avec la Fifa cette fois: l'instance du football interdit les interférences entre gouvernements et fédérations et met en place dans ces cas-là un comité de normalisation. C'est actuellement le cas en Côte d'Ivoire, par exemple.
La ministre des Sports kényane a ajouté qu'elle avait informé la Fifa des résultats de l'enquête.
Ces dernières années, les fédérations du Cameroun, du Mali, du Ghana ou de Madagascar ont été dirigées un certain temps par des comités de normalisation de la Fifa