Attention, table minée. Les discussions politiques risquent d'être vives quand les familles américaines se réuniront pour la traditionnelle fête de Thanksgiving jeudi, pour la première fois depuis l'élection surprise de Donald Trump à la Maison Blanche.
Médias et sites internet rivalisent d'idées cette année pour faire diversion quand les convives commenceront à élever la voix à la table de Thanksgiving ("action de grâce" en anglais), fête célébrée à l'origine par les Européens fuyant les persécutions et souhaitant remercier Dieu pour l'abondance des moissons.
Barack Obama a affirmé mercredi que cette fête, pour laquelle il a gracié deux dindes comme le veut la tradition présidentielle, était l'occasion de passer "des sondages à la volaille" ("polls to poultry" en anglais).
La chaîne CNN a publié une liste de sujets de discussions qui ne devraient pas virer à la franche engueulade dans les familles divisées par une présidentielle particulièrement acrimonieuse: comment cuisiner la dinde? Rôtie, grillée ou cuite à la poêle? Et la farce, doit-on la mettre dans la dinde ou sur le côté du plat? La sauce aux canneberges, en conserve ou faite maison? Que faire avant le dîner, regarder la télévision ou aiguiser son appétit par une promenade?
La revue The Atlantic propose une liste similaire à utiliser en cas d'urgence: une tarte est-ce mieux qu'un gâteau? La tarte aux noix de pécan est-elle meilleure que la tarte au potiron? La tarte aux pommes est-elle meilleure que la tarte aux noix de pécan?
L'expert en étiquette Daniel Post Senning a conseillé sur CNN de s'attacher à débattre de sujets rassurants (la météo, le sport, les enfants), de faire de son mieux pour avoir un esprit ouvert. Et si les choses tournent au vinaigre, ne mordez surtout pas à l'hameçon!
Car la politique va sûrement faire une apparition à table. Selon un sondage en ligne réalisé pour ABC News et SSRS, 45% des Américains s'attendent à recevoir une portion de politique avec leur part de dinde, et 38% des Américains se déclarent stressés à l'idée de devoir discuter politique à table.
Une habitante d'Arlington, en Virginie, qui n'a pas souhaité donner son nom, a expliqué que son thérapeute lui avait suggéré des "sorties de secours" si les conversations commençaient à s'échauffer.
"J'ai apporté mes cahiers de coloriage pour adultes, des cartes de Noël à écrire et plein de choses à lire", a-t-elle affirmé à l'AFP.
Mais "je vais peut-être passer beaucoup de temps dans ma chambre -- la porte fermée".
Avec AFP