Le Conseil de la Fifa, le gouvernement du football mondial, réuni à deux jours de son congrès, a préféré proposer deux nouveaux présidents dont la nomination sera soumise jeudi au vote des 211 fédérations qui composent l'instance.
"Les membres du Conseil ont estimé que la Fifa et la Commission d'éthique avaient besoin d'air frais", a expliqué une source proche de la Fifa.
La magistrate colombienne Maria Claudia Rojas devrait succéder à M. Borbély à la présidence de la chambre d'instruction, avec deux vice-présidents, le Canadien Bruno de Vita et le Rwandais Martin Ngoga, qui doit encore se soumettre à un contrôle d'intégrité.
Le Grec Vassilios Skuris, ancien président de la Cour européenne de justice, devrait devenir président de la chambre de jugement pour succéder à M. Eckert. Le vice-président en sera Fiti Sunia, des Samoa américaines.
M. Eckert, magistrat allemand, avait été élu à ce poste en 2013 et M. Borbély, ancien vice-président de la Chambre d'instruction avait accédé à la présidence à la démission de l'ancien procureur américain Michael Garcia.
Selon plusieurs sources, le président Gianni Infantino qui a succédé à M. Blatter, entretenait des relations tendues avec la commission d'éthique. La chambre d'instruction avait ouvert une enquête préliminaire au début de son mandat à son encontre sur des comportements contraires au code de la Fifa, sans donner suite.
Il est également reproché à M. Eckert de s'être "toujours opposé à la publication du rapport Garcia" sur la corruption au sein de la Fifa, selon la même source. Certains membres de la Fifa s'étonnent également que la commission d'éthique ait peu "bougé sur les affaires de corruption avant que le FBI n'intervienne", a ajouté la même source.
MM. Eckert et Borbély, qui n'avaient pas réagi mardi soir, devaient arriver en fin de journée à Bahreïn.
Depuis mai 2015, la Fifa est sécouée par le plus vaste scandale de corruption de son histoire, mettant en cause essntiellement des responsables du football de La Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf) et d'Amérique du Sud (Conmebol).
Dans la foulée de la justice américaine devant laquelle de nombreux prévenus ont déjà plaidé coupable, la Commission d'éthique de la Fifa a prononcé plusieurs suspensions à vie ou de longue durée.
Cette commission avait également suspendu Sepp Blatter en décembre 2015 pour 8 ans pour un paiement controversé de 1,8 M EUR à Michel Platini lui aussi suspendu 8 ans. La suspension de Platini a ensuite été réduite à 6 ans en appel puis à 4 ans par le Tribunal arbitral du sport. Celle de Blatter a été réduite en appel à 6 ans.
Avec AFP