Namory a commencé la vente des friperies après l’université. Il n’a connu que cette activité. Détaillant au départ ce jeune est devenu l’un des importateurs de vêtements d’occasion.
"A l’époque on est venu derrière les rails, tout à commencé à partir de là", se souvient-il. "On est resté dans les détails, finalement, j’ai adhéré au groupe d’importateurs".
Dans son magasin, seulement quelques ballots de friperies attendent des acheteurs qui viennent de partout en Guinée.
Mais si ce commerce est florissant, les détaillants n’ont aucun contrôle sur la qualité et la quantité de leurs approvisionnements, des facteurs qui dépendent des cycles de consommation des pays de départ.
Pour Sekou Soumah, détaillant, "les gens qui envoient des conteneurs envoient de la bonne qualité, mais parfois, quand tu achètes des ballots, tu trouves que la qualité n’est pas bonne".
La friperie permet aux plus pauvres de s’habiller à moindre frais, mais elle a aussi favorisé la diffusion des valeurs occidentales. La Guinée manque de véritable industrie du textile locale, et les couturiers et autres semblent impuissants devant l’expansion du vêtement d’occasion importé.
"Il faut que l’Afrique enrichisse l’Afrique, il faut que la Guinée enrichisse la Guinée", explique Alfa O, styliste.
"Au lieu d’acheter de la friperie, il est temps que nous commencions à acheter nos produits et les vendre ailleurs. Il est temps de créer de l’emploi, et la création serait de consommer 70 pour de vêtements qui viennent de chez couturiers et stylistes guinéens. C’est quelque chose qui peut aider la Guinée, sans cela les jeunes stylistes ne peuvent pas vivre".
Les clients ne se bousculent pas à la porte des ateliers de couture, face à la faible demande. Le styliste Maitre Ibro propose une solution, "je sais que ça peut marcher, surtout avec les pagnes africains qu’on ne trouve pas à la friperie".
La filière de la friperie en Guinée n’est pas seulement une activité de gros importateurs ou vendeurs sur les marchés.
Il y a aussi ceux qui raccommodent, lavent puis repassent les vêtements d’occasion importés. Au marché Madina, il n’est pas rare de rencontrer des jeunes sortis des universités guinéennes devenus vendeurs des friperies.