Trois autres banques conventionnelles seront également autorisées à "offrir à leur clientèle des produits bancaires participatifs", selon un communiqué lundi soir de Bank Al-Maghrib, la banque centrale marocaine.
La législation a également été modifiée pour permettre au Conseil supérieur des ouléma, instance officielle qui vise à appuyer la politique religieuse musulmane du Maroc, à accueillir un "Comité charia pour la finance participative", a expliqué Bank Al-Maghrib.
Ce comité sera la "seule instance habilitée à émettre des fatwas sur la conformité des produits de la finance participative aux préceptes de l'islam du juste milieu, ouvert sur les valeurs universelles et tolérant", ajoute le communiqué.
La banque centrale n'a pas dévoilé la date de lancement de ces banques halal au royaume, mais selon le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, le Maroc doit émettre les premiers titres financiers islamiques, appelés sukuks, avant mi-2017.
"Ces nouveaux instruments financiers devraient contribuer au développement de la banque participative, en lui permettant en fonction des besoins soit de placer ses liquidités, soit de mobiliser des ressources pour financer son activité", avait expliqué mi-décembre M. Boussaid.
Les principaux groupes bancaires marocains avaient déposé des demandes d'agrément pour lancer des filiales "participatives", souvent en s'associant avec des banques islamiques des pays du Golfe.
Un engouement qui s'explique par le potentiel du secteur: selon la société américaine de notation financière Standard & Poor's, citée par Usine Nouvelle, la finance islamique pourrait représenter entre 10 et 20% du système bancaire du Maroc.
Outre le secteur bancaire, celui de l'assurance est également concerné. En mai 2015, le gouvernement marocain avait adopté un projet de loi ouvrant la voie à la mise en place de produits d'assurances "halal" au Maroc. Mais pour la version islamique de l'assurance, les demandes d'agrément n'ont pas été déposées, car les décrets d'application n'ont pas encore été publiés.
Le lancement des banques participatives a été retardé à plusieurs reprises, en raison de la complexité du processus d'adaptation du dispositif règlementaire.
L'arrivée de ces nouveaux acteurs devrait en tout cas se traduire par l'ouverture de 150 à 200 agences, selon l'hebdomadaire La Vie éco.
Avec AFP