"La lutte contre la faim a atteint un tournant et soutenir les agriculteurs familiaux est essentiel pour mener à bien ce combat", a souligné la FAO, dont le siège est à Rome, dans un communiqué reçu mardi à Paris, citant des propos du directeur général de l'organisation devant les législateurs britanniques.
"De nos jours, le manque de nourriture n'est pas la principale cause de la faim, mais plutôt le manque d'accès à la nourriture", a déclaré José Graziano da Silva.
Les investissements dans l'agriculture familiale sont "essentiels", notamment pour "des systèmes d'irrigation au goutte à goutte en mesure d'économiser de l'eau", a souligné le directeur-général.
"Cela est particulièrement vrai alors que les techniques agricoles industrielles ont démontré leurs limites. Elles ont permis d'augmenter la production alimentaire par habitant de 40% depuis les années 60, mais la faim n'a toujours pas été éradiquée" a-t-il dit.
La FAO s'est alarmée en septembre d'une brusque augmentation de la faim dans le monde, avec 815 millions de personnes affectées en 2016, après dix ans d'amélioration quasi-constante et alors que "le monde produit assez de nourriture pour tous".
"Les défis d'aujourd'hui liés aux systèmes alimentaires" portent aussi sur "les émissions de gaz à effet de serre, la distribution économique et l'incidence croissante de l'obésité et du surpoids". "De tels problèmes doivent être combattus en gardant à l'esprit le rôle des agriculteurs".
M. Graziano da Silva a fustigé les ravages de la production alimentaire de ces dernières décennies, qui a "augmenté aux dépens de l'environnement, entraînant des déforestations, des pénuries d'eau, un appauvrissement des sols et des niveaux élevés d'émissions de gaz à effet de serre".
"A partir de maintenant, nourrir les populations va de pair avec le fait de nourrir la planète", a-t-il aussi déclaré lundi devant un groupe de réflexion (think tank) à la Chatham House à Londres, selon le communiqué de la FAO.
Avec AFP