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La France finance un premier projet au Mali


Une Malienne avec son enfant dans un champ de Heremakono, Mali, le 22 janvier 2013.
Une Malienne avec son enfant dans un champ de Heremakono, Mali, le 22 janvier 2013.

La France et le Mali ont mis sur les rails mardi le premier projet financé par Paris dans le cadre de l'Alliance pour le Sahel, projet international lancé à l'initiative de la France visant au développement de cette région pauvre et en proie aux attaques jihadistes.

L'Agence française de développement (AFD) s'est engagée à ouvrir une ligne de crédits de 30 millions d'euros (plus de 19 milliards de francs CFA) à la Banque nationale pour le développement agricole du Mali (BNDA) pour l'aider à financer le développement des exploitants agricoles, des PME-PMI, des institutions de microfinance...

"Cet apport de l'AFD est une contribution très significative pour accompagner (...) le développement et la croissance" des acteurs économiques en milieu rural qui se heurtent à des difficultés d'accès aux financements, a salué le directeur général de la BNDA, Moussa Alassane Diallo, lors de la signature de la convention avec le directeur général de l'AFD, Rémy Rioux.

Cette signature "marque la poursuite et le renforcement de 37 ans de collaboration" entre deux institutions ayant la "volonté de faire du développement rural un facteur de croissance, de création de richesse et de lutte contre la pauvreté au Mali", a-t-il estimé en lançant : "Voilà un bel exemple de coopération Nord-Sud".

"30 millions d'euros, ça va aider beaucoup l'activité", a commenté Rémy Rioux.

"C'est un élément d'un plan d'ensemble que nous sommes en train de (...) mettre en oeuvre avec les pays du G5 Sahel, lancé par le président de la République Emmanuel Macron, la chancelière d'Allemagne, Angela Merkel, et la haute représentante de l'Union européenne, Federica Mogherini, le 13 juillet dernier", a-t-il souligné, évoquant un "moment très fort d'engagement politique européen en lien avec le G5 Sahel pour mobiliser plus de financements pour la stabilisation et la croissance" de toute la zone sahélo-saharienne.

La France, présente dans cette zone avec 4.000 hommes engagés dans l'opération Barkhane, a poussé à la création d'une force militaire conjointe des pays du G5 Sahel: Mauritanie, Tchad, Mali, Niger et Burkina Faso.

Mais elle estime que l'action sur le terrain contre les jihadistes doit aller de pair avec des mesures pour aider les populations locales à sortir d'une grande précarité.

Paris a annoncé que son aide au développement pour cette région, actuellement de quelque 600 millions d'euros, augmenterait d'un tiers et a poussé à la constitution de l'Alliance qui réunit également la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Des projets phares de l'Alliance devraient être proposés au G5 Sahel d'ici à la fin de l'année, puis une liste complète courant janvier.

"Ce qui change c'est l'ampleur, le volume du financement - le précédent concours de l'AFD était de 5 millions, celui-là est de 30 - ce qui change, c'est la rapidité", cette ligne de crédits devant être décaissée d'ici à la fin de l'année et non sur plusieurs années, a expliqué Jean-Pierre Marcelli, directeur de l'AFD pour l'Afrique subsaharienne à l'AFD.

Avec AFP

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