Un précédent bilan jeudi faisait état de 15 soldats tués. Un des 18 soldats qui avaient été blessés dans cette attaque a "succombé à ses blessures", a affirmé samedi soir la télévision d'Etat.
"Le ministre de la Défense, Kalla Moutari et plusieurs chefs de l'Armée ont assisté à l'enterrement des seize soldats", a précisé la télévision, qui a diffusé des images de la cérémonie. "A la mémoire" des 16 morts, le gouvernement nigérien a décrété "un deuil national de trois jours à compter du dimanche 26 février", souligne un communiqué officiel lu à la télévision.
Les 16 soldats, membres d'une patrouille des Forces armées nigériennes (FAN), ont été tués après une attaque lancée mercredi en fin d'après-midi par des "éléments terroristes" dans la région de Ouallam, selon l'armée.
La zone de Ouallam, proche du nord du Mali et située à une centaine de kilomètres de la capitale nigérienne Niamey, est devenue instable en raison de nombreuses attaques meurtrières attribuées à des groupes jihadistes maliens liés notamment au Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ce mouvement est l'une des formations jihadistes visées depuis plusieurs années par l'armée française au Sahel.
Chasseurs et drones
A la demande du Niger, Paris a décidé de prêter main forte aux Nigériens dans cette région, a annoncé samedi soir le gouvernement français.
"A la demande du président (Mahamadou) Issoufou, un DLAO (détachement de liaison et d'assistance opérationnelle) est en train de se constituer à Tillabéri (ouest) au profit de nos camarades nigériens", a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat nigérien.
Entre 50 et 80 hommes, des forces spéciales françaises notamment, seront à pied d'oeuvre "dans trois jours" dans la zone, selon une source militaire française. Ils seront dotés de capacités de guidage aérien pour appuyer les soldats nigériens au sol.
La force française Barkhane - constituée de 4.000 soldats - mène des opérations antiterroristes, notamment transfrontalières, sur cinq pays du Sahel: Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso.
Au Niger, elle dispose de quatre avions de chasse Mirage 2000 et cinq drones Reaper, chargés de collecter du renseignement. Des soldats français sont aussi postés à Madama, dans le nord du Niger, à la frontière avec la Libye, et à Diffa dans l'extrême sud-est du pays, ciblée par le groupe islamiste nigérian Boko Horam.
Début novembre 2016, cinq soldats nigériens avaient déjà été tués et quatre portés disparus après une "attaque terroriste" contre Banibangou, une autre localité de Ouallam.
En octobre, un peu plus au nord-est dans la région voisine de Tahoua, 22 soldats nigériens avaient été tués lors de l'attaque d'un camp de réfugiés à Tézalit.
Malgré des frontières considérées comme poreuses, le Niger apparaît comme l'un des pays les plus stables dans une zone en proie aux troubles. Autour du Niger, Mali, Libye et Nigeria notamment sont tous confrontés à des groupes armés jihadistes.
Avec AFP