La Grèce espère pouvoir conclure les négociations d'un nouveau plan de renflouement financier avec ses créanciers d'ici mardi matin au plus tard, a déclaré dimanche un responsable grec.
Les discussions se sont poursuivies tout le week-end, jusque dans la nuit de dimanche à lundi, entre Athènes et les représentants des "institutions", dont la Commission européenne et la Banque centrale européenne. Les ministres grecs des Finances et de l'Economie y ont directement participé.
"Des efforts sont en cours pour conclure les négociations, l'horizon, c'est d'ici lundi soir ou mardi matin", a rapporté un responsable grec sous couvert d'anonymat. Ce nouveau plan de sauvetage financier, le troisième depuis le début de la crise de la grecque dette, pourrait atteindre 86 milliards d'euros.
Les négociations ont débuté le 20 juillet. Une source au ministère grec des Finances a déclaré à Reuters qu'une réunion des ministres des Finances de la zone euro pourrait se tenir vendredi prochain, le 14 août, pour valider le produit de ces négociations. Un accord dans cet intervalle permettrait le versement d'une première tranche le 20 août, à temps pour faire face à une échéance cruciale de remboursement d'obligations à la Banque centrale européenne (BCE) à cette date.
"Lorsque le nouveau plan de renflouement sera soumis au vote au Parlement, il s'agira d'un projet de loi avec deux articles: le premier portera sur l'accord de crédit et le Mémorandum d'accord, le second sur les 'actions préalables'", a ajouté ce responsible grec. Les "actions préalables" représentent les mesures que la Grèce aura à prendre pour que l'accord de renflouement puisse prendre effet.
Un haut responsable de l'UE s'est félicité de la "remarquable coopération" de la partie grecque. Il a toutefois déclaré que certains pays membres tiquaient sur le montant total du programme, jugeant trop élevé le plafond de 86 milliards d'euros fixé lors du sommet de la zone euro le mois dernier. Le montant de la première tranche, qui pourrait être d'au moins 20 milliards d'euros, est également une source d'inquiétude pour certains créanciers.
La Grèce a besoin de 10 milliards d'euros pour la recapitalisation des banques, de 7 milliards d'euros pour rembourser un prêt-relais accordé en juillet, et de plus de 3 milliards pour rembourser la BCE le 20 août. "Tant que le protocole d'accord ne sera pas signé, nous restons prudents", indique la source de l'UE. Côté grec, on déclare que l'une des sources de préoccupation concerne les créances douteuses détenues par les banques.
Athènes souhaite la création d'une structure de défaisance ("bad bank") pour héberger ces prêts. Les crédits non performants représentaient environ 35% des portefeuilles de prêts des banques grecques au premier trimestre 2015, et leur proportion a vraisemblablement augmenté avec l'instauration d'un contrôle des capitaux à la fin juin.
Avec Reuters