Assis à même le sol, devant le ministère de l’Education nationale, autour d’un cercueil couvert du drapeau tchadien, mains sur la tête, ces professionnels de l’éducation en instance d’intégration, reprennent à cœur leurs doléances écrites sur les pancartes.
"Concrétisez vos promesses, le système éducatif est à terre, nous sommes formés pour servir le pays. Nous n’avons pas des parents ministres et des généraux. Non à la discrimination. Dix ans, quinze ans, seize ans pour un professionnel, c’est trop", peut-on lire sur les pancartes.
Pour Emmanuel Neuzilka, porte-parole des lauréats de l’éducation nationale en instance d’intégration, ce sont les autorités qui poussent la jeunesse à la révolte.
Pour lui, "s’ils ne sont pas en mesure d’enterrer le système éducatif aujourd’hui, ils ont encore une dernière chance de le réanimer en intégrant les lauréats professionnels de l’éducation et en nommant les mérités à leur place".
Il soutient que ce sont ceux qui ont incité la jeunesse à cette révolution. "Demander à ces lauréats de passer encore un autre concours pour être intégrés à la fonction publique, c’est jeter de l’huile sur le feu", car dit-il, "ces professionnels de l’éducation sont formés pour un besoin".
Au moment où ces candidats boudent les instructions du président du Conseil militaire de transition, les instituteurs bacheliers contractuels ont exprimé jeudi leur ras-le-bol dans la rue pour exiger 12 mois d’arriérés de salaires et leur reversement à la fonction publique. Ils ont été très vite dispersés par la police nationale affirme, à VOA Afrique, leur délégué Anicet Mbaiguedem,
"Nous sommes 1.500 mais aucune personne n’est reversée à la fonction publique. Après avoir fini à l’école normale des instituteurs, nous enseignons dans les écoles privées pour prendre en charge nos familles. Quand ils ont lancé ce test nous pensons que ça va marcher c’est comme ça que nous avons démissionné pour aller travailler pendant deux ans. Mais maintenant quand nous réclamons nos dus c’est un problème", a déploré Anicet Mbaiguedem.
Une autre plateforme des diplômés en instance d’intégration à la fonction publique rejette également l’option de recrutement par voie de concours. Ellen demande au gouvernement de mettre en place la commission spéciale du recrutement comme instruit le président du Conseil militaire de transition.