"Les vraies difficultés dans notre secteur d’activité c’est la flambée des prix des céréales", souligne Jean Daniel Ayamapi, directeur général d’Agrocam, une société camerounaise spécialisée dans la production des poussins d’un jour et des alvéoles.
Cette structure est une filiale de l’un des plus grands groupes avicoles du pays. Assis dans l’un des stands aménagés par son groupe lors du salon avicole international de Yaoundé, Jean Daniel Ayamapi ne cache pas son inquiétude devant la flambée des cours des céréales. "La plus grosse difficulté est la nutrition des poussins que nous produisons", avoue-t-il.
Il plaide d’ailleurs pour"un appui du gouvernement par la subvention des importations de ces céréales sur le court terme".
L’interprofession avicole au Cameroun fait aussi face au défi de la mécanisation. Dans les couloirs du salon avicole international de Yaoundé, certains producteurs racontent leurs déboires.
"Nous avons eu à faire l’élevage par des méthodes précaires, nous avons rencontré trop de difficultés", témoigne un producteur qui a requis l'anonymat.
Un autre plus furieux ajoute, "chaque fois qu’on introduit un humain, le rendement chute, j’ai été obligé de suspendre ma production à cause de ce phénomène, nous recherchons un matériel automatisé, qui peut faciliter la production".
Des solutions à la mécanisation de la production existent bel et bien, mais elles sont parfois onéreuses pour les producteurs moyens. "Les petits producteurs doivent être en synergie, faire un regroupement pour une production à grande échelle", explique Saul Namou, responsable commercial d’une structure de vente de cages d’élevage de poussins.
"S'il faut acheter des cages d’une capacité de 2000, vous allez vous rendre compte que ce n’est pas rentable. Vous serez obligés de ramasser les œufs et nourrir les poussins à la main malgré tout", ajoute-t-il.
Sur le marché local, certes les œufs à couver ne se font pas rares, mais l’épizootie de la grippe aviaire a été déclarée à Bafoussam, dans la région de l’Ouest, laissant planer quelques inquiétudes.
"Il y a les producteurs qui ont une attitude de recul. Quand il y a du recul, cela veut dire que ce sont des commandes en baisse", constate Jean Daniel Ayamapi.
Pour atténuer les impacts du Covid-19 sur l’interprofession avicole, le gouvernement a accordé des facilités douanières aux investisseurs locaux, notamment l’exonération fiscale dans l’importation des équipements.