- Au Canada, Justin Trudeau défend le droit à l'avortement
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a vigoureusement défendu l'accès à l'avortement pour les femmes dont le droit est de "pouvoir décider de leur avenir".
"Quand on prend une position contre l'avortement (...) on est en train d'enlever aux femmes le pouvoir de décider de leur avenir, avec qui, quand, comment elles veulent commencer une famille", a déclaré Justin Trudeau lors d'une conférence de presse à l'occasion de la journée internationale de la femme.
Pour le chef du gouvernement canadien, qui était interrogé sur la politique anti-avortement du président Donald Trump, l'avortement est un droit fondamental.
A son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a signé un décret interdisant le financement fédéral d'ONG étrangères qui pratiquent l'avortement ou militent pour le rendre légal.
"Le Canada est un pays qui reconnaît les droits des femmes, des individus à déterminer leur avenir", a souligné M. Trudeau en annonçant 650 millions de dollars canadiens (455 millions d'euros) sur trois ans pour "la santé et les droits sexuels et reproductifs" dans les pays les plus démunis.
Ce financement canadien permettra d'assurer des "services complets d'éducation sexuelle, le renforcement des services de santé reproductive, et l'accès à la planification familiale et à des moyens de contraception", a indiqué Marie-Claude Bibeau, ministre du Développement international.
Le Canada veut aider à prévenir les violences sexuelles, "les mariages précoces et forcés ainsi que la mutilation génitale féminine".
Les fonds vont "contribuer également au soutien du droit des femmes de choisir un avortement sûr et légal et d'avoir accès à des soins post-avortement", a-t-elle indiqué.
- En Italie, le mimosa symbole des femmes
Guirlande devant le palais présidentiel à Rome, rameaux en vente partout dans les rues: en Italie, les femmes ont choisi dès 1946 les boutons jaunes du mimosa comme symbole du 8 mars.
Selon la Coldiretti, le principal syndicat d'agriculteurs du pays, les Italiennes devraient recevoir dans la journée quelque 12 millions de rameaux de mimosa, "une fleur qui derrière sa fragilité apparente démontre une grande force et une capacité à pousser aussi sur les terrains difficiles".
C'est d'ailleurs l'Union des femmes d'Italie qui a adopté ce symbole en 1946, éliminant l'anémone et l'oeillet au profit du mimosa, choisi parce qu'accessible à toutes.
"C'était un symbole politique, à l'époque", se souvient Angela Lodi, interrogée par La Repubblica. En 1955, elle a été arrêtée avec d'autres femmes parce qu'elles distribuaient du mimosa devant l'usine Ducati à Bologne, en appelant les ouvrières à réclamer les mêmes droits que les hommes, à commencer par une égalité salariale.
La fleur garde cependant toujours un petit côté militant. Ainsi, les bénévoles de la communauté "Pape Jean XXIII" iront offrir du mimosa aux prostituées "comme signe d'affection et de reconnaissance de leur dignité".
- Russie : des féministes arrêtées devant le Kremlin
Un groupe de féministes a été arrêté mercredi à Moscou devant le Kremlin après avoir arboré une banderole proclamant : "les hommes sont au pouvoir depuis 200 ans, qu'on en finisse!".
OVD Info, un site référençant les arrestations de militants, annonce que sept féministes, dont deux journalistes du journal d'opposition Novaya Gazeta et une photographe, ont été emmenées dans un poste de police pour être interrogées.
L'avocat des droits humains, Mari Davtyan, affirme sur sa page Facebook qu'au total huit féministes ont été interpellées.
L'une des militantes, l'artiste Yekaterina Nenasheva a posté une vidéo sur Facebook montrant les féministes devant le Kremlin, des fumigènes à la main.
"Les féministes de Moscou et Saint Petersbourg qui ont occupé le Kremlin vous saluent ce 8 mars", écrit Nenasheva.
La banderole des féministes fait référence à l'impératrice Catherine la grande, dernière dirigeante de la Russie et décédée en 1796.
Selon la chaine indépendante TV Rain, les féministes arboraient aussi des banderoles proclament "Une femme pour président" et "Nous sommes la majorité".
Dans un message vidéo à l'occasion de la journée mercredi des droits des femmes, le président Vladimir Poutine a déclaré que les hommes russes "feront tout ce qu'ils peuvent" en faveur de "nos femmes bien aimées", leur offrant notamment "plus souvent attention et sourires".
- Australie: des personnages féminins aux feux rouge font jaser
La ville australienne de Melbourne a fait figurer des personnages féminins sur ses feux rouges en lieu et place des bonhommes traditionnels afin de sensibiliser l'opinion à l'égalité entre les sexes, une initiative qui provoque de féroces débats.
A l'occasion de la Journée internationale de la femme mercredi, dix feux tricolores situés à l'un des carrefours les plus fréquentés de la ville présentent des personnages vêtus de robes. Certains se demandent si cette expérimentation, qui durera 12 mois, est vraiment utile.
"L'idée derrière ces +carrefours de l'égalité+ est de promouvoir l'égalité entre les sexes et de réduire les préjugés inconscients, en changeant l'iconographie que l'on voit tous les jours, en particulier aux feux rouges", a expliqué Martine Letts, du Comité de Melbourne, à l'Australian Broadcasting Corporation.
Cette ONG constituée de plus de 120 entreprises et associations locales a financé l'initiative, qui a reçu le soutien de l'Etat de Victoria.
Les réactions initiales sont mitigées, voire ironiques.
"J'aime à croire que ce sont des petits hommes verts travestis sur les nouveaux feux tricolores de Melbourne", dit Thomas John Jaspers sur Twitter.
Le maire de Melbourne s'est interrogé sur la valeur de l'expérimentation. "Je suis totalement favorable à l'égalité entre les sexes mais, vraiment?", a-t-il dit à la presse. "Malheureusement, je crois que ce genre d'exercice coûteux va provoquer la dérision plutôt que du soutien à ce qui est une question très importante".
La ministre des Droits des femmes de l'Etat de Victoria, Fiona Richardson, s'est au contraire réjoui de l'expérience qui va aider selon elle à combattre le sexisme.
"Il y a plein de manières d'exclure les femmes de l'espace public, qui semblent insignifiantes mais qui sont symboliquement importantes", a-t-elle déclaré.
"La culture du sexisme est faite de petites touches, comme les figures masculines aux carrefours, et de questions plus graves, comme les taux de violence domestique subis par les femmes. Notre gouvernement travaille à l'égalité entre les sexes pour toutes les femmes", a-t-elle poursuivi.
- L'aéroport de Rio rebaptisé pour la journée mondiale de la femme
L'aéroport international de Rio de Janeiro va changer symboliquement de nom à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, en hommage à une militante emblématique contre la violence domestique.
Pendant dix jours, du 8 au 18 mars, le nom d'Antonio Carlos Jobim, icône de la Bossa Nova, laissera place à Maria da Penha, a annoncé Bianca Ferreira, porte-parole de l'aéroport.
Autre initiative mercredi: deux vols de la compagnie aérienne locale GOL voleront avec des équipages entièrement féminins, a ajouté la porte-parole.
Maria da Penha Maia Fernandes est un symbole au Brésil. Cette pharmacienne a survécu aux brutalités infligées par son mari, échappant notamment à la mort par arme à feu et par électrocution.
Devenue paraplégique, elle a obtenu la condamnation de son conjoint à huit ans de prison, avant de donner son nom en 2006 à une loi qui prévoit des peines plus dures contre les auteurs de violences domestiques.
"Nous voulons donner une plus grande visibilité à cette cause et provoquer le débat sur des thèmes comme le droit des femmes, en profitant de la grande circulation quotidienne de passagers dans nos terminaux", a expliqué l'aéroport dans un communiqué.
Le Brésil, un des pays les plus violents au monde, est particulièrement touché par la violence contre les femmes.
Selon l'Atlas de la violence, un étude publiée l'an dernier par l'Institut de recherche économique appliquée (IPEA), 4.757 femmes ont été assassinées en 2014, 11,6% de plus que dix ans auparavant.
La police de Rio a par ailleurs indiqué la semaine dernière qu'une femme avait été victime d'agression toutes les quatre minutes pendant le carnaval.