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La journée internationale de lutte contre la corruption observée au Sénégal


Modou Fall au volant de sa voiture, à Dakar, le 9 décembre 2019. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Modou Fall au volant de sa voiture, à Dakar, le 9 décembre 2019. (VOA/Seydina Aba Gueye)

La corruption est un fléau présent presque partout sur le continent. Au Sénégal par exemple, les chauffeurs sont souvent victimes de policiers véreux.

1000 francs par ici, 2000 francs par là. A la place des contraventions, les billets de francs CFA sont devenus les principaux papiers échangés entre policiers et chauffeurs.

La journée internationale de lutte contre la corruption observée
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Ces derniers n'ont plus d'autres choix que de s'y faire. Moustapha Niang exprime son ras de bol : "on ne peut pas être chauffeur et ne pas être victime de la corruption. On le dit haut et fort".

Pour ce chauffeur de taxi, la corruption est un phénomène que tout Sénégalais qui prend la route connaît et voit, mais malheureusement, "ils ne peuvent rien faire", face à cette corruption qui est un véritable frein à leur travail.

Et pour ne pas voir leurs activités être au ralenti, les chauffeurs ont fini par s'y faire. Maintenant, ils jouent le jeu pour éviter de perdre leur temps ou de s'attirer des problèmes évitables.

De victimes, les chauffeurs passent donc à partenaires malgré eux comme l'indique Modou Fall. "On est même devenus des potes, tu passes et ils te disent tu pars mais à ton retour tu vas verser".

Ce chauffeur de transport affirme que cette consigne est souvent respectée par ses pairs car ceux qui ne le font pas voient les papiers de leurs véhicules confisqués.

Certains sont même amenés au poste où ils sont souvent mis en cause à tort. "Des fois certains policiers peuvent même raconter des histoires et dire qu'ils t'ont interpellé pour refus d'obtempérer ou que tes pièces sont incomplètes ou encore aussi que tu leur as manqué de respect", peste Modou Fall.

Moustapha Niang et d’autres chauffeurs attendent la restitution de leurs pièces à Dakar, le 9 décembre 2019. (VOA/Seydina Aba Gueye)
Moustapha Niang et d’autres chauffeurs attendent la restitution de leurs pièces à Dakar, le 9 décembre 2019. (VOA/Seydina Aba Gueye)


Les chauffeurs ne sont pas les seules victimes de cette corruption. Les usagers se plaignent également de l'attitude de certains policiers.

Pour eux, cela n'honore ni leur tenue, ni les valeurs de la République. Mbaye Mbacké Mbengue est un étudiant et pour lui, c'est inacceptable de voir un pays comme le Sénégal confronté à des cas de corruptions répétées. Une pratique qu'il juge "infondée" car c'est comme s’il était obligatoire pour les chauffeurs de payer.

Le jeune étudiant assimile cette corruption routière à "un salaire journalier que les chauffeurs versent" aux agents de la circulation. Pour lui, les conséquences se font sentir quotidiennement puisque les chauffeurs qui refusent de payer cette "taxe" sont immobilisés, ce qui se répercutent directement sur les usagers des transports en commun.

Mbaye Mbacké Mbengue soutient qu'il accuse souvent du retard à cause de cela "quand tu as cours à 8 heures et qu'on arrête les voitures, c'est un retard et pour un étudiant, ça peut être un handicap".

Ces faits ne font que retarder le pays "de jour en jour on est énervé par les problèmes que l'on vit alors si la corruption s'en mêle c'est plus écœurant", conclut-il.

La corruption dans la circulation routière est certes très présente mais elle ne concerne qu'une partie des hommes de tenues. À l'opposé, certains sont des policiers modèles et leur porte-étendard est le célèbre Amoul Yakaar jugé incorruptible par les usagers de la route. C'est d'ailleurs sur lui que se base la police nationale pour redorer le blason des agents de la circulation routière.

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