Selon l’Acte fondamental rendu public lundi, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba devient président du Burkina Faso, chef de l’Etat et chef suprême des armées.
"L’Acte fondamental" comprend 8 titres et 37 articles. La junte elle est composée d’un président, assisté de deux vice-présidents et d’un coordonnateur.
Le MPSR devient l’organe central de définition et d’orientation de la politique sécuritaire, économique, sociale, de développement et de la restauration de l’intégrité territoriale. Le mouvement assure la continuité de l’Etat en attendant la mise en place des organes de la transition. Ce sont là les grandes lignes de ce document.
"Nous sommes dans un contexte où il faut prendre certaines décisions. Ces décisions se réfèrent parfois à la Constitution. Il faut cet acte fondamental pour pallier à ce vide en attendant la rédaction de la charte contrairement à 2015, où on a vu que les gens se sont précipités pour rédiger une charte avec beaucoup d’insuffisances", a dit Albert Nagreogo, directeur de publication du site Libre Info.
“Il est clairement dit dans cet acte que la constitution a été restaurée dans ses articles qui ne contredisent pas l’Acte fondamental. Nous comprenons donc que désormais, ces dispositions complètent le bloc de constitutionnalité. S’il faut faire une approche comparée avec le Mali, c’est que l’Acte fondamental des autorités militaires au Mali a les mêmes dispositions on peut se dire que si politiquement les deux cas sont similaires, juridiquement également aujourd’hui, les deux actes tendent à se rapprocher", a déclaré Paz Hien, juriste et analyste politique.
“L’ouverture d’une Transition politique dont la durée reste à définir qui sera aussi dotée d’un certains nombres d’organes transitoires en particulier un Président de la Transition et un parlement de Transition étant donné que l’organe juridictionnel est déjà permanent, le conseil constitutionnel est déjà là. Il va s’agir de pourvoir à l’exécutif, présidence de la transition et au parlement. Le MPSR l’a déjà annoncé, ces organes seront constitués sur la base de consultations qui auront lieu entre les forces vives. Ces consultations ont déjà commencé”, a expliqué Siaka Coulibaly, analyste politique qui y voit déjà le déroulement de la transition politique.
La junte dit rétablir la constitution dans ses articles qui ne remettent pas en cause "l’Acte fondamental". Elle l’avait suspendu à la prise du pouvoir lundi. D’ailleurs le procès Thomas Sankara qui a été suspendu jusqu’au rétablissement de la constitution va se poursuivre demain mercredi.