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La justice lève temporairement l'interdiction de manifester au Kenya


Des partisans du candidat de l’opposition Raila odinga marchent à Kibera, Nairobi, Kenya, 12 août 2017.
Des partisans du candidat de l’opposition Raila odinga marchent à Kibera, Nairobi, Kenya, 12 août 2017.

Un tribunal kényan a levé temporairement mardi l'interdiction prise par le gouvernement de manifester dans les centres d'affaires des trois principales villes du pays - Nairobi, Mombasa et Kisumu - dans l'attente d'un jugement sur le fond.

En attendant un examen complet de la requête déposée par l'opposition, "une injonction est rendue empêchant et/ou restreignant le droit (du gouvernement et de la police) à mettre en oeuvre l'interdiction d'exercer le droit fondamental et la liberté de manifester, comme garanti par l'article 37 de la Constitution", a déclaré le juge.

Le ministre de l'Intérieur Fred Matiangi avait annoncé le 12 octobre l'interdiction des manifestations dans les centres d'affaires de Nairobi, Mombasa et Kisumu, "en raison de la menace claire, présente et imminente de troubles à l'ordre public".

La coalition d'opposition Nasa avait saisi la justice, en estimant que cette interdiction contrevenait au droit à manifester pacifiquement, garanti par la Constitution kényane.

L'opposition n'a toutefois pas hésité à braver cette interdiction, ses partisans tentant à plusieurs reprises ces derniers jours de marcher dans le centre des trois villes.

La police a dispersé ces manifestations à l'aide de gaz lacrymogènes et parfois en tirant à balle réelle. Un étudiant de 18 ans a été tué par balle par la police lundi à Kisumu (ouest), selon des témoins.

Vendredi, deux manifestants avaient été tués par la police à Bondo, ville d'origine du principal opposant Raila Odinga, à 50 km à l'ouest de Kisumu, toujours selon des témoins.

L'opposition avait décidé de tenir des manifestations quotidiennes à partir de lundi. Mais elle les a suspendues pour la journée de mardi afin de "s'occuper de ses supporteurs qui ont été brutalisés et blessés (par la police) et des familles qui ont perdu des êtres chers". Elles doivent reprendre mercredi.

L'opposition manifeste pour exiger une réforme de la Commission électorale (IEBC), qu'elle juge incapable d'organiser une élection présidentielle crédible le 26 octobre.

La Cour suprême a invalidé le 1er septembre la réélection du sortant Uhuru Kenyatta à la présidentielle du 8 août, face à M. Odinga, pour des irrégularités dans la transmission des résultats, et accablé l'IEBC pour sa gestion du scrutin.

M. Odinga a annoncé qu'il ne prendrait pas part à la présidentielle du 26 octobre. Il estime que son retrait devrait entraîner l'annulation du scrutin et l'organisation d'un tout nouveau processus électoral, solution rejetée par M. Kenyatta.

Avec AFP

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