La décision prise mercredi par la Haute cour fédérale de Lagos concerne des résidences dans plusieurs villes du pays (Lagos, Abuja et Port Harcourt), appartenant à l'ex-ministre Diezani Alison-Madueke, cible de nombreuses enquêtes et saisies de propriétés ordonnées par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC).
L'enquête de la EFCC a révélé que Mme Alison-Madueke et son cousin, Donald Chidi Amamgbo, avaient acheté ces immeubles grâce à des sociétés écrans.
Pendant des perquisitions au domicile de M. Amamgbo, les enquêteurs ont trouvé des documents prouvant qu'il était le propriétaire de 18 sociétés et propriétés en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et au Nigeria.
Dans son témoignage devant les enquêteurs, M. Amamgbo a assuré qu'il avait enregistré ces sociétés écrans pour acheter les résidences de l'ancienne ministre, et ancienne présidente de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole).
La semaine dernière, elle a demandé au gouvernement fédéral d'Abuja de pouvoir rentrer au Nigeria pour pouvoir se défendre devant les juges, ce qui lui a été refusé.
Mme Alison-Madueke, 56 ans, a également été arrêtée à Londres en octobre 2015, dans le cadre d'une enquête britannique, et a été libérée sous caution pendant le temps de l'enquête: cinq propriétés de luxe ont été saisies à Londres.
Fin août, la justice nigériane a ordonné la saisie bancaire de 7,6 milliards de nairas (21 millions de dollars) ainsi qu'un immeuble d'une valeur de 37 millions de dollars, dans le quartier huppé de Lagos, Banana Island.
En juillet cette fois, les Etats-Unis ont annoncé démarrer une enquête sur des associés de l'ancienne ministre et la saisie d'avoirs d'une valeur de 144 millions de dollars (un yacht et un appartement à New York d'une valeur de 50 millions de dollars).
Le président Muhammadu Buhari a été élu en 2015 sur la promesse de lutter contre la corruption endémique et l'impunité qui minent le Nigeria, principal exportateur d'or noir avec l'Angola sur le continent africain.
De nombreux biens ont depuis été saisis et des comptes en banque gelés, visant notamment des personnalités proches de l'ancien président Goodluck Jonathan depuis passées dans l'opposition, mais aucun des accusés n'a pour l'instant été poursuivi en justice.
Avec AFP