Un tribunal zimbabwéen a ordonné lundi à la police de cesser d'arrêter ou d'empêcher les journalistes de couvrir les mesures de confinement imposées aux 16 millions d'habitants de ce pays d'Afrique australe pour lutter contre le coronavirus.
L'Institut des médias d'Afrique australe (MISA) et le journaliste Panashe Makufa avaient saisi la justice à la suite d'une série d'incidents entre la police et les médias, dont des arrestations et des tracasseries sur la date de validité des cartes de presse.
Sur décision de la Haute cour, "la police et tous ceux qui travaillent avec elle ont interdiction de se livrer à des actes équivalent à du harcèlement à l'encontre des journalistes", a déclaré à l'AFP un avocat des plaignants, Chris Mhike.
A l'audience, le juge Jacob Manzunzu a donné 12 heures au commandement de la police pour informer ses agents que la carte de presse de 2019 était toujours valable.
Le gouvernement zimbabwéen a classé le journalisme parmi les activités "essentielles" pendant le confinement. Mais la police affirmait jusqu'à présent que seuls les médias en ligne et audiovisuels bénéficiaient de cette exemption.
Ce débat a été tranché lors de l'annonce dimanche par le gouvernement de l'extension de deux semaines du confinement, jusqu'au 3 mai inclus. Les autorités ont précisé à cette occasion que l'exemption concernait "les activités des journalistes, des vendeurs de journaux et des employés de ces services".
Selon le dernier bilan des autorités, 25 cas de contamination par le Covid-19, dont trois mortels, ont été officiellement enregistrés au Zimbabwe.