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La justice ordonne à la Tanzanie d'autoriser les recours contre le résultat d'une présidentielle


Une bannière du président tanzanien John Magufuli orne un mur à Merelani, en Tanzanie, le 11 avril 2018.
Une bannière du président tanzanien John Magufuli orne un mur à Merelani, en Tanzanie, le 11 avril 2018.

La Cour africaine des droits de l'homme et des peuples a ordonné à la Tanzanie de modifier un article de sa Constitution relatif à l'élection présidentielle.

L'article en question interdit de contester devant les tribunaux l'élection d'un président une fois sa victoire annoncée par la Commission électorale.

La CADHP a intimé à la Tanzanie de prendre "les mesures constitutionnelles et législatives nécessaires, d'ici une échéance raisonnable" pour modifier l'article concerné.

Un avocat tanzanien, Jebra Kambole, s'était tourné en 2018 vers la CADHP, basée à Arusha en Tanzanie, pour contester cette clause qui constitue à ses yeux une violation de ses droits.

La Constitution tanzanienne prévoit qu'une fois déclarée par la Commission électorale la victoire d'un candidat à l'élection présidentielle, "aucun tribunal n'a la compétence pour examiner l'élection de ce candidat".

Ces deux dernières années, les plus hautes instances judiciaires du Kenya et du Malawi ont annulé le résultat des élections présidentielles en raison d'irrégularités et ordonné que de nouvelles élections aient lieu.

Ces décisions ont été présentées comme une victoire de la démocratie sur le continent africain.

La CADHP a également demandé à la Tanzanie de soumettre d'ici un an un rapport expliquant quelles mesures elles avaient pris pour mettre en œuvre ce jugement.

En 2019, la Tanzanie s'était retirée d'un protocole de la CADHP autorisant des ONG à poursuivre son gouvernement devant la Cour.

La Tanzanie est dirigée depuis 2015 par le président John Magufuli, qui a été désigné la semaine dernière candidat de son parti à la prochaine élection présidentielle en octobre.

Son premier mandat a été caractérisé par la restriction des libertés publiques, et les partis d'opposition ont remis en question l'indépendance de la Commission électorale et boycotté les élections locales en novembre.

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