"L'accès à ce droit fondamental a encore reculé ces deux dernières années : il est en danger dans un pays sur trois", contre un sur cinq en 2018, selon cet organisme, qui relève que "les pires violations ont lieu dans certains des pays les plus peuplés au monde comme la Chine, l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh et le Nigeria".
Fondation internationale de droit pontifical, l'AED examine tous les deux ans la situation de toutes les confessions religieuses de 196 pays. Pour la 15e édition de son rapport, elle a travaillé, d'août 2018 à décembre 2020, avec l'aide de 30 experts indépendants, universitaires, missionnaires, militants des droits de l'homme et journalistes.
Ces deux dernières années, elle a comptabilisé des "persécutions" (assassinats, déportations, exils, conversions et mariages forcés, expropriations) dans 26 pays (51% de la population mondiale).
Parmi ces pays, 12 se situent en Afrique (Burkina Faso, Cameroun, Erythrée, Mozambique, Nigeria, Niger, Yemen) et "subissent des formes extrêmes de persécution, tels que des massacres de masse". Deux, la Chine et la Birmanie, "sont l'objet d'une enquête internationale à propos de probables génocides en cours".
En outre, des "discriminations" (refus ou limitations d'accès à l'emploi, aux aides d'urgence, à la justice, à l'immobilier) ont été commises dans 36 autres pays, comme l'Irak, la Syrie, l'Algérie, le Maroc, Cuba, l'Indonésie ou le Vietnam, selon AED.
La liberté religieuse est attaquée soit par des "gouvernements autoritaires", soit par "l'extrémisme islamiste", soit par "le nationalisme ethnoreligieux", affirme cette organisation.
Elle note que la régression est aussi "exacerbée par la pandémie de Covid-19".
Au Pakistan par exemple, des minorités religieuses "n'ont pas eu accès à l'aide alimentaire et médicale", souligne le rapport.
"Au Sahel, les attaques violentes dans les points chauds de la région ont augmenté de 37 % entre mi-mars et mi-avril 2020. Non seulement les terroristes tirent parti de la confusion pour multiplier les attentats et recruter en nombre, mais la réponse militaire (des gouvernements, NDLR) diminue, accaparée par la pandémie", ajoute-t-il.