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La Libye ne veut pas accueillir de centre de débarquement de migrants


Des migrants nigérians revenus de Libye arrivent à l'aéroport de Lagos le 5 décembre 2017
Des migrants nigérians revenus de Libye arrivent à l'aéroport de Lagos le 5 décembre 2017

La Libye et ses voisins d'Afrique du Nord restent opposés au projet européen visant à créer sur leur territoire des "plateformes de débarquement" de migrants afin d'éviter qu'ils n'arrivent directement dans l'UE, a déclaré le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamad al-Taher Siala.

"Tous les pays d'Afrique du Nord rejettent cette proposition - la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Libye également", a déclaré au quotidien Die Presse M. Siala, qui effectuait une visite officielle à Vienne cette semaine.

Lors d'un sommet fin juin, les dirigeants européens avaient décidé de réfléchir à des "plateformes de débarquement" des migrants sauvés en Méditerranée afin de mieux maîtriser le flux migratoire à destination de l'UE.

Mais depuis le début, les pays d'Afrique du Nord susceptibles d'accueillir ces centres sont opposés à cette idée.

Selon M. Siala, environ 30.000 migrants illégaux se trouvent actuellement en détention en Libye et "environ 750.000" se trouveraient sur le reste du territoire libyen.

Le ministre affirme que la Libye collabore avec l'UE pour renvoyer ces migrants dans leur pays d'origine. "Malheureusement, certains pays refusent de les reprendre", a-t-il poursuivi, mentionnant les pays d'Afrique de l'Ouest.

Plongée dans le chaos depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi dans une insurrection soutenue par l'Otan en 2011, la Libye est devenue un des principaux pays de transit pour les migrants subsahariens tentant de rejoindre l'Europe à partir de ses côtes.

De nombreuses organisations internationale, dont Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies, critiquent régulièrement les mauvais traitements subies par les migrants en Libye.

"Nous faisons de notre mieux, mais nous avons des problèmes financiers", a expliqué le ministre à propos de la situation dans les centres de détention.

Afin d'endiguer le flux des arrivées en Libye, M. Siala a expliqué que son pays a conclu des accords avec le Tchad, le Niger et le Soudan pour renforcer la protection de sa frontière sud.

Interrogé sur ce que l'UE pourrait faire pour aider à protéger cette frontière, M. Siala a suggéré l'envoi d'une "aide logistique: des véhicules tout terrain, des drones, des hélicoptères et peut-être quelques armes légères".

Une conférence sur la Libye, visant à progresser vers une stabilisation du pays, se tiendra les 12 et 13 novembre à Palerme en Sicile. Le chef de la diplomatie libyenne a estimé "ne pas penser" que cette rencontre puisse constituer "un tournant" pour son pays.

Avec AFP

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