Plaque tournante pour les migrants tentant de rejoindre l'Europe par la mer en recherche d'une vie meilleure, la Libye est particulièrement sous le feu des critiques depuis quelques semaines, après la diffusion d'un documentaire montrant des migrants africains vendus comme esclaves près de Tripoli.
Mardi, l'OIM et le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) ont évoqué "une catastrophe humanitaire colossale" en cours pour les migrants placés dans des centres de rétention en Libye. Ces organisations ont affirmé vouloir y remédier en "vidant ces centres" où se trouveraient environ 15.000 personnes, en organisant entre autre des rapatriements par avion dans les pays d'origine.
L'OIM a fourni mardi un avion spécial pour "le rapatriement volontaire de 140 migrants clandestins originaires du Nigeria", a déclaré à l'AFP le porte-parole du bureau de lutte contre l'immigration clandestine à Tripoli, le lieutenant Hosni Abou Ayana. "Il y a parmi eux 70 femmes et 28 enfants", a-t-il précisé.
Au centre de rétention pour migrants clandestins à Tarik al-Sikka dans le centre de Tripoli, les migrants ont reçu des documents de voyage temporaires, des chaussures, un survêtement, de l'eau et de la nourriture, avant d'être acheminés vers l'aéroport, a constaté un photographe de l'AFP.
Les opérations de rapatriement devraient s'intensifier pour passer à quatre vols par semaine contre deux actuellement, selon le responsable libyen qui a indiqué que depuis début 2017, 9.700 migrants ont été rapatriés depuis le centre de rétention de Tarik al-Sikka.
En plein chaos depuis la chute en 2011 du régime du dictateur Mouammar Kadhafi, la Libye est une plaque tournante du transit de migrants africains cherchant à gagner l'Italie qui ne se trouve qu'à 300 kilomètres, de l'autre côté de la Méditerranée.
Le 14 novembre, un documentaire choc de la chaîne de télévision américaine CNN a exposé l'existence de ventes d'esclaves près de Tripoli, indignant le monde entier. Des rapports de l'OIM entre autres avaient déjà évoqué l'existence de ces pratiques il y a plusieurs mois.
Après la diffusion du documentaire de CNN, une enquête a été ordonnée par le GNA. Mais ce gouvernement ne contrôle qu'une partie du territoire libyen, une autre entité contrôlant notamment des zones à l'est du pays.
En déplacement au Burkina Faso mardi, le président français Emmanuel Macron a annoncé vouloir frapper les passeurs qui exploitent les migrants en Libye.
Avec AFP