La ministre Laurence Rossignol et Pierre Bergé, cofondateur de la maison de couture Yves Saint Laurent, ont fustigé mercredi les marques développant les vêtements islamiques pour les femmes en Europe, les accusant de promouvoir un mode de vie contraire à la liberté.
Au pays de la mode, où les maisons de couture célébrant le "chic français" contribuent depuis toujours au rayonnement à l'étranger, l'apparition de collections incluant le "burkini" (maillot de bain intégral) ou le hijab a fait bondir la ministre des Droits des femmes et l'ancien compagnon du créateur Yves Saint Laurent.
"Lorsque des marques investissent ce marché (...) parce qu'il est lucratif -un marché pour les pays d'Europe, pas un marché pour les pays du Golfe (...)- elles se mettent en retrait de leur responsabilité sociale", a dénoncé la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, sur la radio RMC.
Ces marques sont "irresponsables" et font "d'un certain point de vue la promotion de l'enfermement du corps des femmes", a-t-elle tancé, affirmant que ces tenues s'accompagnent d'une raréfaction de femmes dans les rues ou les cafés de certains quartiers.
Alors qu’un journaliste lui disait que certaines femmes choisissent de porter ces vêtements, la ministre a répondu: "Mais bien sûr. Il y a des femmes qui choisissent, il y avait des nègres afr..., des nègres américains qui étaient pour l'esclavage".
Mme Rossignol a plus tard concédé une "faute de langage" sur l'emploi du mot "nègre" mais sa déclaration a suscité l'ire de l'Observatoire contre l'islamophobie, qui a dénoncé des propos "stigmatisants".
Après un débat houleux en France, une loi sur le port de signes religieux ostensibles votée en 2004 autorise le voile laissant apparaître le visage dans les lieux publics, l'université, mais l'interdit dans les écoles publiques au nom du respect de la laïcité. Le voile intégral est quant à lui interdit depuis 2010.
Avec AFP