À Rio de Janeiro, Moïse Kabagambe, un jeune originaire de la République démocratique du Congo (RDC) réfugié au Brésil depuis son enfance, a été battu à mort après être allé réclamer son salaire, a-t-on appris.
Le 24 janvier, Moïse Kabagambe était allé chercher le salaire de deux journées de travail impayées dans un kiosque de la plage de Tijuca, a expliqué sa famille. Là, plusieurs hommes dont son patron l’ont battu à coups de bâton, de pieds et de poings.
Filmée, l’agression a été diffusée par la police. Après quinze minutes de coups, le jeune homme perd connaissance. Un de ses agresseurs tente alors de le réanimer, en vain.
Selon les médias locaux, deux des agresseurs se sont présentés d’eux-mêmes à la police, avouant leur implication dans le meurtre, mais niant leur intention de tuer le jeune homme.
Sur les réseaux sociaux, un des accusés a nié tout racisme dans son geste. Si les violences au Brésil sont quotidiennes, l’indignation suscitée par ce fait-divers, potentiellement teinté de racisme, est grande, en particulier dans les communautés noire et congolaise.
En signe de protestation, une grande manifestation est prévue samedi 5 février. De leur côté, l’ambassade de la RDC et les association de droits de l'homme suivent l'affaire de près.
"Nous ne sommes ni voleurs ni tueurs. Et comment peux-tu tuer mon frère qui travaillait ? Justice !", a lancé le frère de Moïse Kabagambe lors des funérailles.
Interrogée par la presse locale, la mère de la victime a confié que sa famille avait quitté la RDC pour échapper à la guerre. Sur les cinq agresseurs, trois ont été arrêtés par la police.