La directrice générale du Conseil du café-cacao (CCC), Massandjé Touré-Litse, critiquée pour sa gestion de la crise, a été remplacée par Yves Brahima Koné, a annoncé le porte-parole du gouvernement Bruno Koné à l'issue du conseil des ministres.
"Le secteur a connu des difficultés. Toutes ces difficultés n'ont pas été +adressées+ (gérées) de la meilleure façon par les dirigeants" de la filière, a déclaré Bruno Koné, ajoutant que le gouvernement voulait "insuffler une nouvelle dynamique" dans "ce secteur très important, qui représente 40% de l'économie ivoirienne".
Le cacao représente 15% du produit intérieur brut de la Côte d'Ivoire, plus de 50% de ses recettes d'exportation et les deux tiers des emplois directs et indirects, selon la Banque mondiale.
Mais les cours du cacao ont chuté d'un tiers entre 2016 et 2017, en raison d'une bonne récolte entraînant un excédent de l'offre par rapport à la demande mondiale.
Depuis novembre 2016, les producteurs ivoiriens n'arrivent plus à écouler leur récolte et les prix minimum d'achat, fixés par le gouvernement, ne sont plus respectés, selon leur syndicat.
Les planteurs de cacao avaient vivement critiqué en avril la gestion du CCC, chargé de la régulation et de la stabilisation de la filière, pour "ses dérives et l'opacité de sa gestion", selon les termes de Me Mamadou Lamine Diarrassouba, l'avocat du Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d'Ivoire (SYNAP-CI).
La controverse portait en particulier sur la gestion du fonds de réserve technique, prévu pour amortir les chutes de cours. Les paysans reprochent au CCC de ne pas avoir débloqué ce fonds, dont l'encours était estimé à 170 milliards de FCFA (environ 260 millions d'euros) en 2016, malgré la crise.
Le porte-parole du gouvernement a par ailleurs récusé toute motivation politique dans le changement de tête du CCC, alors que plusieurs séries de nominations ont été annoncées ces dernières semaines dans les directions des administrations et des sociétés et organismes para-étatiques, interprétées par les médias ivoiriens comme une reprise en main de l'Etat par le pouvoir, à trois ans de l'élection présidentielle.
Avec AFP