Ils sont Gabonais, Béninois, Nigérians, et pêchent à la senne, un long filet que l’on déploie dans un grand arc, puis que l’on referme progressivement pour attraper le poisson.
Leur lourde pirogue sortie de l’eau, c’est le moment tant attendu, l’ouverture de la poche de la senne pour examiner la prise.
C’est une prise moyenne pour la quinzaine de membres du groupe. Lorsque la pêche est bonne, ils peuvent avoir trois plus de poisson, assurent-ils.
Steve Mbembo, âgé de 39 ans, est un musicien gabonais qui s’adonne aussi à la pêche. "Nous avons 250 kg de poissons pour aujourd'hui", confie le pêcheur.
Le gros poisson est trié puis placé dans de grandes bassines pour la vente. Les femmes et les enfants qui les ont aidés à tirer le filet et sortir la pirogue de l’eau se précipitent sur le menu fretin.
Certains prennent leur part dans des seaux, d’autres la déverse simplement par terre en attendant de trouver un récipient. Les mères de famille assurent qu’elles parviennent à nourrir leur maisonnée en venant chaque jour donner un coup de main aux pêcheurs.
A côté, les pêcheurs ont déjà trouvé leur première cliente : Roseline Assengo, une habitante de Libreville, vient régulièrement s’approvisionner à La sablière. "J'ai acheté 15 kg pour 32 000 francs CFA, par rapport au marché, c'est un très bon prix!", assure-t-elle.
Dernière précaution après la pêche : les femmes et les enfants creusent des trous dans le sable pour enterrer tout ce qui n’a pas été récupéré, question de ne pas polluer la plage.
Timothée Donangmaye, envoyé spécial à Libreville