"La police nationale demande pardon pour toute violation de la loi ou ignorance des règlements dans lesquelles ont pu être impliqués des membres de l'institution", a déclaré le ministre de la Défense, portefeuille dont dépend la police en Colombie.
M. Holmes Trujillo, accompagné de hauts responsables policiers, a fait part de sa "douleur et son indignation" après la mort mercredi de Javier Ordóñez, 43 ans, dans l'ouest de Bogota.
Cet ingénieur avait été arrêté mardi soir par deux agents qui lui ont administré de longues décharges avec leurs pistolets à impulsions électriques, avant de le transporter à un poste de police. Il est décédé quelques heures plus tard à l'hôpital. Selon la défense de la famille de la victime, les policiers l'ont roué de coup.
"J'ai des photos qui montrent comment était la victime (...) Javier a été massacré, c'est un homicide aggravé et un délit de torture, du moins, un abus d'autorité", a déclaré l'avocat Vadith Gomez à la radio locale Blu Radio.
Selon le ministre de la Défense, en parallèle de l'enquête pénale, une enquête administrative interne a été diligentée "pour abus d'autorité et homicide présumés". Outre les deux policiers déjà suspendus, "il a été pris la décision d'en suspendre cinq autres", a-t-il ajouté.
La violente arrestation de l'ingénieur a déclenché des émeutes dans plusieurs villes contre les brutalités policières. Onze personnes sont mortes dans ces violences et des dizaines de postes de police ont été vandalisés à Bogota.