"Je vous exhorte à privilégier l'éducation du citoyen à la répression, le dialogue à la brutalité" afin "de donner un visage humain à la police nationale congolaise", a déclaré Gilbert Kankonde lors d'une cérémonie officielle à Kinshasa.
La présence des forces de l'ordre "devrait davantage rassurer les citoyens plutôt que de représenter une menace", a-t-il insisté devant des officiers et agents de police.
Les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement certains agissements de la police en République démocratique du Congo : répression des manifestations et arrestations arbitraires notamment.
Ces agissements avaient été systématiquement signalés vers la fin du régime de l'ex-président Joseph Kabila (2015-2018), dans un contexte politique très tendu lié à la prolongation de son dernier mandat. La situation s'est détendue après la présidentielle du 30 décembre 2018, remportée par Félix Tshisekedi.
Aujourd'hui, "nous devons tous nous engager désormais à mettre fin à ces pratiques" afin de tendre vers un "État de droit qui conduise à la paix, à la sécurité, au bien-être social de nos populations", a ajouté M. Kankonde. "J'insiste sur la discipline au sein de la police nationale congolaise, (...) le policier n'est pas l'ennemi de la population".
Le ministre de l'intérieur a promis de "mettre un terme à tout comportement de type criminel et à toutes les tracasseries auxquelles se livrent assez souvent nos agents de l'ordre".
Mardi, le mouvement prodémocratie Lutte pour le changement (Lucha) avait dénoncé la répression de ses "manifestations pacifiques" dans les villes de Butembo, Bukavu (est) et Matadi (sud-ouest). Quatre personnes au moins avaient été arrêtées.
Le président Tshisekedi a promis de faire du respect des droits humains en RDC l'une des priorités de son mandat.