"Je démens catégoriquement que soient utilisées des méthodes violentes à l'encontre de migrants, que ce soit à l'occasion de leur identification ou de leur rapatriement", a affirmé dans un communiqué le chef de la police italienne, Franco Gabrielli.
Le Département de la sécurité publique, qui dépend du ministère de l'Intérieur, a lui précisé que les "hotspots", centres d'accueil où sont contrôlés et identifiés les migrants arrivant sur le sol italien, "sont constamment visités par des équipes de la Commission européenne en Italie afin de vérifier de manière constante les procédures de gestion des migrants".
De plus, ajoute le communiqué, l'Agence européenne pour les droits fondamentaux a récemment visité deux "hotspots", à Pozzallo en Sicile et à Taranto dans le sud, et ont ensuite exprimé "un avis positif" sur la façon dont opèrent les autorités italiennes.
Amnesty International a affirmé jeudi que des policiers italiens avaient eu recours à des pratiques "assimilables à de la torture" pour obtenir les empreintes digitales de migrants, et a rendu l'Union Européenne en partie responsable de cette situation.
Nombre de migrants refusent d'être identifiés à leur arrivée sur le sol italien afin de pouvoir s'installer ou déposer une demande d'asile dans le pays européen de leur choix.
"Les pressions de l'Union européenne sur l'Italie, pour qu'elle se montre 'dure' envers les migrants et les réfugiés, ont conduit à des expulsions illégales et à de mauvais traitements qui, dans certains cas, sont assimilables à de la torture", écrit l'organisation de défense des droits de l'homme dans un rapport.
La politique des "hotspots" a poussé l'Italie à agir au-delà de la légalité et conduit à des "abus choquants" de la part de certains policiers, a affirmé Matteo de Bellis, coordinateur de ce rapport.
Sur les 24 témoignages de mauvais traitements recueillis par Amnesty sur un total de 170 entretiens, quinze font état de coups donnés, y compris avec des matraques électriques, comme l'a raconté un Soudanais de 16 ans.
"À l’intérieur du camp, il y avait un endroit où les policiers plaçaient en détention ceux qui ne voulaient pas donner leurs empreintes. Ils m’ont frappé et m’ont giflé je ne sais pas combien de fois", témoigne Asladain, 19 ans, originaire d’Éthiopie, a été interviewé en août 2016.
"Quand j’ai à nouveau dit "non", ils m’ont menotté et emmené à la prison du camp. Deux policiers, accompagnés de chiens, me tenaient les bras. Là-bas, j’ai rencontré beaucoup d’autres Éthiopiens. Ils m’ont dit qu’il valait mieux que je donne mes empreintes et que quelqu’un était resté [en prison] pendant un mois. J’ai eu très peur, mon cœur s’est accéléré… J’ai fini par accepter."